Critique de l’UTC

Cette page est construite parce que l’UTC, université historiquement à statut dérogatoire  à sa création en 1972, est une université qui promeut des valeurs plutôt libérales, et parce qu’il y existe une opposition aux choix politiques de l’UTC.

  • Opposition à l’UTC/critique de l’UTC

Rapport sur l’organisation de l’UTC:

Texte rédigé dans le cadre d’une « UV », un cours de l’UTC dénommé « sociologie et dynamique des collectifs », essayant d’établir les liens entre l’UTC et les entreprises, dans une première partie, le statut particulier de l’UTC porter en exemple par toutes les lois de privatisation des universités (LMD, LRU, Fioraso,…), et les stratégies de l’UTC pour éviter toute forme de contestation à sa vision libérale en son sein, à travers son histoire.

format PDF: organisation de l’UTC et ses liens avec les entreprises

 

Printemps 2011:Pétition au sujet des caméras à l’UTC

Contexte: Les associations sont menacées par l’administration de l’UTC de se voir fermer le bar étudiant le Pic’asso et les salles associatives. La mairie en effet veut faire fermer la maison des étudiants (MDE), afin d' »éloigner les nuisances sonores des étudiants » de la maison de retraite située à côté selon leurs arguments. Mariny souhaite par cela effectuer un pur opportunisme électoral. Une Assemblée Générale du Bureau Des Étudiants (BDE) est convoquée en crise d’urgence.Pour la première fois depuis de nombreuses années, cette AG rassemble près de 180 étudiants. Ca discute de comment garder le barre étudiant: écrire des banderoles, contacter la presse? « Non, l’UTC prendrait une mauvaise réputation, et les entreprises penseront si elles voient sur le CV formation UTC, nous prendraient pour des contestataires à ne pas prendre » Disent  2-3 étudiants (l’UTC a gagné sa lutte pour faire intégrer une culture « utcéenne »). Certains parlent de créer un bar associatif à Compiègne, ça intéresse mais sans volonté pour aller plus loin. La  contestation décidée est de faire la « grève des assos », les associations arrêtèrent une semaine toute activité, et notre hiérarchique BDE continuait de négocier.

Au milieu de cela plusieurs étudiants, s’opposant à la stratégie de surveillance de l’UTC, proposent une pétition bien particulière  afin de réclamer de la transparence sur l’utilisation des caméras. Le contexte fait qu’elle fut signer par plus de 400 étudiants. L’UTC n’y donnera jamais suite. Le responsable sécurité dit même que « tout ne peut pas se décider démocratiquement dans une structure telle que l’UTC », et « qu’on ne pouvait pas donner d’informations sur les caméras, car cela diminuera la sécurité qu’elle apporte ». Mais éventuellement une « réunion d’information un midi pourra être effectuée pour répondre aux questions des étudiants ». On peut retrouver le tract à la suite:

format word: petition sur la politique d’installation des caméras de l’UTC

Pour info: la  MDE a fini par être fermée, une autre est en construction pour théoriquement fin 2013. Le bar étudiant a une salle en attendant mais sera fermé plusieurs mois. Quelques associations privilégiés par l’UTC auront droit à un local (essentiellement me BDE,  USEC la junior entreprise, Commutec l’association qui invite pour 180 000 euros 98 entreprises et multinationales sur une journée pour un forum).

  • Interdiction d’ATTAC-UTC, censure politique pour les associations étudiantes:

Création d’ATTAC-UTC en automne 2001. Le BDE d’alors leur disait alors qu’il avait leur place à exister au sein de la fédération, cependant il ne fallait pas trop espérer avoir de subvention de leur part.

2003, une lettre écrite par ATTAC suite à une remise en question de leur asso en tant qu' »asso politique ».

lettre_attacutc_a03

Contexte: En mai 2005 a lieu en France un référendum sur le Traité d’établissement d’une Commission Européenne. L’UTC décide à l’époque d’inviter une ministre pour en faire l’éloge. En réaction à cela et en opposition au TCE, ATTAC-UTC décide d’intervenir en amphi, de tracter, d’organiser des conférences,… L’UTC ne vois pas cela d’un bon oeil et décide d’envoyer un mail au Bureau Des Étudiants afin de leur demander de faire quelque chose à ce sujet. Le BDE décide alors de rajouter un article dans ses statuts interdisant toute association « religieuse, prosélyte, communautaire, politique, syndical » et d’interdire toute association fédérer par le BDE de faire des activités dans ce sens. L’idée, étant donnée que la limite de ces termes est subjectif, est de pouvoir censurer toute association lorsque le BDE le souhaite.

La stratégie de l’UTC est simple. Logiquement une université n’a pas droit de censurer politiquement. Or l’UTC a signé une convention avec le BDE lui délégant tout ce qui concerne: la gestion de la communication (panneau d’affichage, journal étudiant, portail internet des associations, boite postale, téléphones,…), la possibilité d’avoir des subventions (FSDIE, subventions accordées par l’UTC au BDE,…), la possibilité d’avoir une salle associative dans la maison des étudiants ou de pouvoir réserver une salle. Lorsqu’une association souhaite se créer, l’UTC renvoie au BDE. Le BDE s’il considère que l’association est politique ou syndicale, par exemple, renvoie à l’UTC, etc.

Des preuves? Se référer au tract écrit par des étudiants quelques années après l’affaire, ceux-ci ayant rassemblés quelques éléments: tract BDE

A l’époque ATTAC-UTC a écrit un tract à destination des associations du Bureau Des Etudiants en opposition à l’inscription statuaire de cette censure:

10/06/2005: Tract ATTAC-UTC en opposition à la censure politique du BDE

 

Pleins d’autres documents sur l’historique de l’interdiction d’ATTAC UTC: document historique interdiction d’ATTAC

Il fallut plusieurs semestres avant qu’ATTAC-UTC s’éteigne. Le combat contre ces articles d’un côté et les agissements de censure revendiqués par le BDE commençeront alors. Tous les semestres le débat de cette censure revenait sur la table du BDE. En fonction des bureaux au BDE, la censure peut être plus ou moins forte en fonction des semestres.

CR 01-04-2009 débat statuts BDE

CR Débat BDE 7-12-2010

D’autres documents sur la censure politique au sein des associations de l’UTC, sur l’historique de l’article interdisant la politique à l’UTC et sur l’ingérence du vice président de l’UTC dans les associations de l’UTC:

 

  • Opposition à l’implantation du BNEI à l’UTC

BNEI= Bureau National des Etudiants Ingénieurs est un syndicat corporatiste ingénieur à tendance conservatrice rattaché à Promotion et Défense des Etudiants (PDE). Le BDE cotise au BNEI, lui donnant du poids supplémentaire.

Mail envoyé à toutes les associations de l’UTC appelant à ne pas voter le renouvellement de cotisation du BDE au BNEI (expliquant ce qu’est le BNEI, le PDE, et une partie de leurs actions politiques), en bas de ce document se situe aussi la présentation de BNEI par le BDE aux associations: au sujet du PDE

Article envoyé dans le journal étudiant de l’UTC le FIL:article fil cotisation bde-BNEI

De même le BNEI bénéficie du soutien de l’UTC. Ici vous pouvez retrouvez du bas vers le haut: un mail envoyés par l’UTC invitant les étudiants à participer une formation BNEI, suit une série d’échange concernant l’UTC. Le dernier mail n’a pas eu de réponses. UTC et soutien au BNEI

Publié dans Université de Technologie de Compiègne | Commentaires fermés sur Critique de l’UTC

Le 1er mai est un hommage aux militants anarchistes

L’histoire du premier mai remonte aux grèves de 1886 à Chicago. A cette époque et aux États-Unis les ouvriers luttaient pour la réduction du temps de travail. Alors qu’ils travaillaient neuf à quatorze heures par jour et six jours sur sept toute l’année, une grève générale est organisée à partir du premier mai 1886 et permettra à beaucoup d’obtenir des journées de huit heures.

3 huits fin du 19ème siecle

A Chicago, à la fin du rassemblement du 3 mai, la police charge et tire sur la foule. Pour protester contre cette violence, un autre rassemblement est organisé le lendemain au Haymarket Square. Pendant la dernière prise de parole, alors que la plupart des manifestants sont déjà partis, la police charge à nouveau. Une bombe, dont le lanceur n’est toujours pas connu, explose parmi les policiers qui ouvrent alors de nouveau le feu sur les personnes présentes.

Suite à ce massacre, une véritable chasse aux anarchistes est organisée. Ils sont très présents dans la population immigrée d’origine européenne de Chicago et dans les milieux militants de l’époque. Ils sont arrêtés, battus et interrogés.

Au final, on décide de juger huit leaders anarchistes, dont seulement trois étaient présents le soir de l’explosion. Le procès visait explicitement à détruire le mouvement anarchiste, sans soucis de vraisemblance. Le procureur déclara au jury :

«  Il n’y a qu’un pas de la république à l’anarchie. C’est la loi qui subit ici son procès en même temps que l’anarchisme. Ces huit hommes ont été choisis parce qu’ils sont des meneurs. Ils ne sont pas plus coupables que les milliers de personnes qui les suivent. Messieurs du jury : condamnez ces hommes, faites d’eux un exemple, faites les pendre et vous sauverez nos institutions et notre société. »

Sept furent condamnés à mort et le huitième à 15 ans de prison. Après un mouvement de protestation international, deux d’entre eux virent leur peine commuées en prison à vie. Un des condamnés à mort se suicida la veille de l’exécution et les quatre autres furent pendus en novembre 1887.

En 1893, l’innocence des huit condamnés a été reconnue, les trois emprisonnés ont donc été libérés. Cependant, la peine de mort ne peut pas être annulée en cas d’erreur… Historiquement, le 1er mai est un hommage à ces militants et à leur lutte.

stroumph grognon, j aime pas l anarchismeQu’est-ce que l’anarchisme ?

Le fond de la réflexion anarchiste repose sur la constatation que l’exercice du pouvoir corrompt les êtres humains. Il ne sert donc à rien de chercher à prendre le pouvoir, pour mettre un « meilleur » chef à la place de l’ancien, car il sera lui aussi rongé par sa fonction.

L’important est donc d’abolir les hiérarchies en place et de construire une organisation de la société suffisamment horizontale pour éviter de concentrer le pouvoir sur quelques individus. Cette vision est profondément subversive : un simple changement de chef est en effet beaucoup moins dangereux pour la stabilité d’un système que la remise en question du principe même de chef.

Caricaturés comme des poseurs de bombes utopistes voulant vivre dans le chaos, les anarchistes sont aujourd’hui rarement pris au sérieux. Cette image masque les différents mouvements  anarchistes qui ont existé et qui ont été méthodiquement détruits : le syndicalisme anarchiste (notamment aux États-Unis) ; les anarchistes d’Ukraine et de Kronstadt opposés aux bolchéviques après la révolution russe ; les opposants anarchistes à Franco pendant la guerre d’Espagne…

A chaque fois, les mouvements anarchistes sont brisés par des forces autoritaires, de « gauche » comme de « droite ». L’histoire étant écrite par les vainqueurs, on ne se souvient donc que des torts des anarchistes et on oublie leurs apports intellectuels et pratiques.

Sources :

http://law2.umkc.edu/faculty/projects/ftrials/haymarket/haymarkettestimony.html

Normand Baillargeon, « L’ordre moins le pouvoir », p98-102

Version téléchargeable en pdf: tract 19 1er mai et anarchisme

 

Publié dans Articles consultables | Commentaires fermés sur Le 1er mai est un hommage aux militants anarchistes

Publications « militantes »

Ici nous souhaitons déposer des textes , anciens tracts, compte rendu de formations que nous avons pu réaliser, ou qui ont pu être réalisé par le passé.  L’idée est de rassembler des textes « politisés » qui ont pu être rédigé par des étudiants de l’UTC ou dans le compiègnois. Si le terme « militant », du fait de notre situation, des écrits venant de divers personnes ou collectifs et du contexte d’acceptation, se veut très modeste, nous espérons que ces écrits ont un certain intérêt politique pour ceux qui s’intéressent aux différentes thématiques.

Si vous avez des remarques ou des textes à nous proposer, vous pouvez nous contacter sur: Escargots[point]solidaires[arobase]riseup[point]net

  • Comptes rendus de formations / conférences

Mars 2015: Formation clown activiste

Formation organisé avec les désobeissants. Plus de détails par ici:

formation clown activiste fin mars

A peu près 26 personnes de présentes.

 

Novembre 2012: conférence sur le nucléaire

Cette conférence a été organisée par l’association de l’UTC espace citoyen ayant invité Michel Fernex:

CR conférence sur le nucléaire-espace citoyen invite michel fernex

Avril 2012: formation à la communication non-violente à Compiègne

Organiser avec un membre du mouvement pour une alternative non violente, dont voici le programme:

Formation communication NV 21 avril 2012 Et des notes qui ont été prises lors de cette journée: notes- formation communication non violente

Mars 2012: conférence sur la décroissance

Compte rendu de cette conférence de Fabrice Flipo, organiser par l’association de l’UTC Espace citoyen:

CR Conférence_décroissance MARS 2012

Avril 2011: formation désobéissance civile

En Avril 2011, a été organisé par le NPA Compiègnois à Thiescourt  (à côté de Compiègne), une formation de désobéissance (avec le collectif des « désobéissants ») sur un week end, à laquelle a assisté une quinzaine de camarades. Cette formation propose plus une sorte de « méthodologie », ou des propositions pour éviter les écueils à des actions non violentes, ou les rendre plus « efficaces ». En voici le CR:

En format PDF: CR formation a la desobeissance civile

Format Word: CR formation a la desobeissance civile

  • Manifestations:

22 juin 2014: Contre rassemblement mouvement intégriste catholique

contre rassemblement saint pie 10 22 juin 2014

11 mars 2013: Contre-rassemblement anti-intégristes, anti-homophobie:

Le 11 mars 2013, Marini invite a la salle de la victoire de Compiègne un gratin homophobe contre le mariage homosexuel: Frigide Barjot (étant à l’origine de la pétition en soutien au pape Benoit XVI lorsqu’il avait dès-excommunié les intégristes Lefebvristes qui citent volontiers Franco comme modèle. Tugdual Derville, militant anti IVG de Civitas, Philippe Brillault,  Xavier Bongibault (l’homosexuel contre le mariage gay), Laurence Tcheng (celle qui a voté pour le PS aux élections contre le mariage gay). Pour l’occasion ils ont imprimé plus de 100 000 tracts. En opposition on organise à côté de la salle une contre manifestation en distribuant quelques tracts écrits pour l’occasion:

tract L_homosexualité_pour_les_nuls

Résultat: ils étaient 1000, on était 30.

Article du courrier picard:article sur les escargots

  • Actions anti-publicité:

Il nous est arrivé pour certains d’entre nous d’éteindre les lumières des panneaux de publicités: sur les abris bus l’intérupteur se trouve juste sur le côté, il y a dans la plupart des cas un cache avec une serrure carrée qu’on ouvre avec une simple pince, des fois on a aussi besoin d’un tournevis cruciforme ou plat pour enlever la petite vis qui nous sépare de interrupteur. Ou des centres commerciaux (en baissant tout simplement le petit bras qui est normalement obligatoire pour sécurité incendie pour tous les commerces). Nous avons pour l’occasion écrit un petit tract que nous déposons dans les boites aux lettres des commerces qu’on éteignait à 1h00 du mat’ alors que visiblement ils étaient fermés:

tract eteignage des lumieres des commerces

Nous avons aussi enlever quelques affiches publicitaires des panneaux JCdecaux en opposition à l’idéologie publicitaire. Cf Horkheimer: l’objectif publicitaire n’est pas tant de vendre un produit que de donner l’impression que tout est vendable, tout rentre dans la sphère marchande.

A ce sujet vous pouvez consulter un rapport que l’on a rédigé au sujet de la publicité, essayant d’évoquer les mécanismes de manipulation de celle-ci:

Format Word:dossier sur la publicite.doc

Format Pdf:dossier sur la publicite.pdf

Pour les outils, un tournevis plat 5.5, une pince et un petit tube de diamètre 16 cm peut ouvrir simplement 90% des panneaux compiègnois: http://vimeo.com/17864629

Publié dans publications "militantes" | Commentaires fermés sur Publications « militantes »

Loi fioraso, réformes universitaires

Etat des lieux des réformes des universités :

En 1999, une conférence ministérielle à propos de l’enseignement a lieu. Elle est suivie d’engagements à l’échelle européenne (et au-delà puisque ce sont 47 pays qui se sont engagés par la suite). C’est ce qu’on appelle « Processus de Bologne ».

Cela s’est retranscrit en France dans la loi « Licence-Master-Doctorat ». Cette première réforme met en place les bases d’une normalisation des diplômes européens. Elle crée entre autres le système de crédits ECTS, les diplômes par cycles, et demande de passer minimum un an en entreprise.

Cette première loi veut améliorer la « possibilité d’insertion des étudiants sur le marché du travail », et augmenter « la mobilité étudiante ». La mise en place du processus de Bologne a pu générer des problèmes en fonction des universités, des formations  et des pays. Par exemple, certaines universités ont manqué de moyens tandis que certains cursus ont été difficiles à convertir selon le cycle 3+2+3.

la parisot autonome hEn 2007 la loi relative aux libertés et aux responsabilités des universités (LRU) est votée.  En deux mots elle renforce le pouvoir des entreprises sur l’université et marque un désinvestissement de l’Etat au profit de la mise en concurrence des universités.

De manière concrète elle décrète une obligation d’avoir un directeur d’entreprise dans l’université, une augmentation du nombre de personnalités extérieures au CA (la moitié), une autorisation de lever des fonds privés (création de fondations pour ces fonds), elle donne la gestion de la masse salariale aux universités. Elle se traduit aussi par un gel des financements de l’Etat, une baisse de la représentativité des étudiants dans les instances décisionnaires, une augmentation du pouvoir des directeurs des universités…

Cette loi a eu pour conséquences une perte de 3000 postes ces deux dernières années alors qu’elle n’est pas encore appliquée dans les 83 universités françaises. En 2011 40% des universités pratiquaient des sur-frais d’inscription et 6 établissements publics ont des frais supérieurs à 1500 euros par an.

Aujourd’hui la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, Geneviève Fioraso propose une nouvelle loi qui poursuit la LRU sans la remettre en cause. Augmentation de la sélection étudiante par une obligation de pré-sélections des spécialités, création d’un conseil académique (fusion du CS et du CEVU) qui auront moins d’élus, et donc baisse encore de la démocratie, augmentation de l’importance de l’anglais…

escargot2

Loi Fioraso et le MEDEF:

Maxime Holder, patron de la multinationale Paul, à la table ronde de l’université d’été du MEDEF où était présente Mme Fioraso le 31 aout 2012 établissait trois problèmes français pour développer son business : « Le premier constat est que parmi nos 5 000 collaborateurs, nous avons un handicap flagrant aujourd’hui avec la langue […]. La deuxième chose est un véritable blocage à la mobilité internationale […]. La troisième chose, c’est la difficulté que nous avons aujourd’hui à recruter des candidats étrangers […]. »

Mme Fioraso a répondu à cela qu’il fallait en effet doubler la mobilité des étudiants et renforcer l’anglais. Son projet de loi reprend donc les demandes du patronat français. Renforcer l’anglais, c’est faciliter la tâche des multinationales si elles veulent pouvoir délocaliser et/ou s’étendre à l’international.

Les individus sont considérés comme un produit à fabriquer pour répondre aux exigences des multinationales. On peut se dire : « c’est bien ça, ça nous permet de trouver du travail ! » Dans les faits nous voyons que le taux de chômage ne descend pas, bien au contraire. Au final il s’agit simplement d’un développement de compétences qui permettent notre interchangeabilité, c’est à dire notre concurrence à l’emploi. D’ailleurs à l’UTC, on ne s’en cache pas : La mentalité compétitive, le raisonnement « entreprise » est parfaitement intégré. Comme le disait un ancien responsable des stages de l’UTC « Vous [les étudiants] êtes des produits que nous vendons aux entreprises. Tant qu’on n’a pas compris ça, on a rien compris ».

L’UTC et les autres

Anecdote : frais d’inscription

Les nouvelles demandes pour une plus importante « autonomisation » des universités, faites de la part de plusieurs présidents d’universités, concernent entre autre l’augmentation des frais d’inscription.

En 2003, François Peccoud alors président de l’UTC a déclaré : « Les droits d’inscription ? C’est l’Etat qui fixe les droits d’inscription. Il faudrait pouvoir faire comme en Grande-Bretagne ; l’étudiant serait plus exigeant, avec un certain nombre d’années pour rembourser ». Aujourd’hui l’Etat impose une limite, qui dépend de l’établissement. L’UTC serait très satisfait de pouvoir dépasser cette limite. Ainsi l’actuel président de l’UTC a lui aussi réaffirmé cette volonté de voir les frais augmenter.

A ce jour la ministre de l’enseignement supérieur ne montre pas encore l’intention d’augmenter les frais d’inscriptions. Pourtant, ce n’est pas pour une raison d’équité ou de pouvoir étudier sans s’endetter, mais : « Je pense que nous avons une culture de droits d’inscription peu élevés. Cela nous permet d’accueillir les bons étudiants du Maghreb et d’Afrique. » [1]. Ce motif est révélateur de la manière dont est pensée l’université aujourd’hui : tout est question de rentabilité

donnons du sens economique a l'innovation

Une expérience « pédagogique »

Beaucoup des principes des réformes sont appliqués depuis longtemps à l’UTC. Cela est normal : en 1971 l’UTC a été créé comme une « expérience pédagogique » avec un statut dérogatoire à la loi de 1968. Cela lui permet d’avoir une grande implication des entreprises dans les instances et le financement de la recherche, un président aux pouvoirs forts, une forte sélection sur dossier (1 sur 6 à sa création), 2 stages en entreprise, 1 tiers des enseignants contractuels… La loi LRU  a tout de même eu une influence à l’UTC : une dizaine de postes supprimée par an depuis sa promulgation.

Le modèle de l’UTC est mis en avant comme compétitif et universalisable. Il pose des soucis d’indépendance et de démocratie interne.

De plus, ce modèle compétitif implique des gagnants et des perdants. Une université d’histoire ou de sociologie a-t-elle à être rentable et compétitive ? Abandonne-t-on l’idée d’intérêt général et de savoirs utiles à la société pour ne garder que ceux qui sont utiles au modèle productiviste ?

De la compétition universitaire

« Les universités participent à une sorte de guerre des talents qu’il faut remporter pour rayonner au niveau international. Une pointure peut à elle seule booster tout un service » Alain Storck[2]

La vie n’est pas une compétition, l’enseignement et la recherche non plus. Nous devons pouvoir gratuitement et librement accéder aux études. Si l’état est légitime pour agir, ce serait justement pour sortir les universités de cette confrontation stérile et pas pour armer des « pôles d’excellence » qui cherche à écraser leurs concurrents.

Au niveau universitaire, pour la survie de leurs laboratoires, les chercheurs doivent aujourd’hui passer de plus en plus de temps à chercher des financements et à lutter pour leur notation. Ils sont en compétition dans les appels à projets et quand ils les obtiennent les financements, il n’y a pas le personnel suffisant pour utiliser efficacement les fonds. Pire encore, en interne les universités sont des lieux de luttes de pouvoir entre individus pour accéder aux différents postes et fonctions convoitées. Quel temps reste-t-il pour chercher et enseigner ?

Le but d’une université est d’être un lieu de création et de transmission des savoirs, pas de fournir « clés en main » des cerveaux tout fait pour un poste dans une entreprise. Les deux objectifs peuvent cohabiter, mais il faut faire des arbitrages.

escargot1

[1] Geneviève Fioraso, Table ronde de l’université d’été du MEDEF, 31 aout 2012


[2] Alain Storck, dans « L’UTC veut atteindre 5000 étudiants » Le parisien (08/09/2011)

Pour plus d’informations, nous vous conseillons : Le « modèle » américain des universités : Change wecan’tbelieve in de Bradley Smith, un article parlant du système universitaire au États-Unis, montré comme modèle.

Et sur la loi Fioraso : http://www.solidaires-etudiant-e-s.org/IMG/pdf/4_pages_version_lecture-3.pdf

Version téléchargeable du tract en pdf: ici:tract 15 reforme fioraso au service du capitalisme

Publié dans Articles consultables | Un commentaire

Microcrédit, instrument du libéralisme

Défendu à la fois par des institutions, des personnes libérales (FMI, Banque Mondiale, des multinationales, l’UMP, le PS,…), ou des groupes « progressistes » (Une branche du PCF, la croix rouge, l’ONU…), le microcrédit est promu comme LA solution « pour éradiquer la pauvreté dans le monde » (indépendamment du gouvernement si on suit Mohammed Yunus, le « père fondateur » du microcrédit). L’idée est qu’avec un prêt minime, on peut s’acheter des objets, outils, ou autres services assez productifs pour que les personnes non seulement remboursent leur prêt et s’enrichissent de manière stable. Selon l’ONU, si on traduit, s’il y a des personnes en situation de pauvretés, c’est qu’elles n’on pas accès au crédit bancaire (=elles ne sont pas assez endettées). Et on va crier à l’injustice car le pauvre, contrairement aux riches, se voit refuser le crédit bancaire  par les banques ! L’argument qui prouve que le microcrédit réussit, c’est qu’on atteint jusqu’à 97% de remboursement

18 qui paie ses dettes

A l’échelle des individus, la logique des défenseurs du microcrédit semble sur le papier très honorable et très prometteuse. Mais dans les faits cela ne marchent pas : En Inde, l’institut français de Pondichéry estime effectivement que 15 %  des emprunteurs voient leur condition de vie s’améliorer. Mais 15% se paupérisent encore plus (rentrent dans le cercle vicieux de l’endettement), et 70% ont exactement la même situation. Il suffit de mettre en avant ces 15 premiers % pour une propagande efficace…

Mais dans ce cas là, comment se fait-il qu’on ait un tel taux de remboursement ? La question est d’autant plus intéressante  que pour la Grameen Bank par exemple (banque à microcrédit « modèle » basée au Bangladesh), le taux d’intérêt  est de 20%.

18 discipline unity courage

Par endoctrinement : Pour accéder à un microcrédit, la Grameen Bank exige de connaitre et d’adhérer à une charte de 16 points, évoquant un mode de vie type à avoir (nombre d’enfants, hygiène de vie). « 15 : Si nous venons à connaître une infraction de discipline dans un centre, nous irons tous là bas et aiderons à rétablir l’ordre. ». Toutes les semaines, les femmes, pour une partie analphabète, se réunissent dans un centre, où on les fait marcher au pas et répéter les slogans du type : « la lumière de la Grameen Bank, allumez la dans chaque maison », ou celle de l’image ci-dessus (photo venant du site de la Grameen Bank)

Par pression sociale : L’emprunt se fait par groupe de 5 emprunteuses. Le groupe est responsable du remboursement. Si une femme ne rembourse pas, tout le village se voit refuser un nouvel emprunt.

Par sélection : Les projets en microcrédits sont discutés par la Grameen Bank, on va donc sélectionner avant tout ce qui est rentable, et donc pas forcément ce qui est socialement important. Acheter une vache pour nourrir juste sa famille ne rapporte pas d’argent, il faut que l’emprunteuse effectue une activité lucrative pour au moins rembourser le prêt.

escargot2

La Grameen Bank a ainsi valorisé les élevages de crevettes au Bangladesh (la quasi-totalité des crevettes sont revendues dans les pays du Nord). Ces élevages posent de gros problèmes : « Les effets de l’élevage de la crevette sur les moyens d’existence des populations locales sont dévastateurs. La production agro-pastorale a diminué à cause de la salinité du sol, de même que la pêche, parce que les éleveurs de crevettes ont coupé 40 % de la forêt côtière de palétuviers. Les zones côtières […] ont été converties en déserts de sel. Ceci a provoqué une pénurie d’eau potable et de combustible, ainsi qu’une augmentation des maladies d’origine hydrique [choléra, l’hépatite A-B, la polio] … » Sans parler des conditions de travail des femmes, 8 à 10 heures par jours dans l’eau froide, salée mélangée à de la chaux.

 Conséquences systémiques :

La généralisation du microcrédit (en 2007 les 20 plus grandes institutions à microcrédit touchent plus de 105 millions de personnes) entraine de nombreuses conséquences à l’échelle des sociétés. Le modèle du microcrédit diffuse une idéologie particulière :

L’individualisme : Le microcrédit, c’est diffuser le mythe que quelque soit la politique gouvernementale et le modèle sociétal, les individus peuvent avec de la volonté et un peu de sous, réussir eux-mêmes. Cela s’oppose à des modèles d’organisations collectives (tontines qui est une sorte d’épargne collective, les luttes sociales, l’établissement collectif de coopératives autogérées,…). Ces infrastructures ne peuvent coexister, car lorsqu’on a des dettes, il faut avant tout les rembourser.

La privatisation : Les institutions à microcrédit défendent souvent un désinvestissement de l’Etat. Les Etats libéraux sont satisfaits de se désinvestir de certaines fonctions. Pour donner un ordre d’idée, la Grameen Bank a créé et gère à côté de l’activité de microcrédit 25 compagnies qui s’occupent de tous les secteurs : l’eau, l’agriculture, la téléphonie, l’énergie, internet, la santé, la naissance, la mort… Ces compagnies travaillent et sont financées par de nombreuses multinationales, fondations de milliardaires, ou infrastructures néolibérales (Danone, Véolia, Intel, Crédit Agricole, fondation Rockfeller, FMI,…). Pour Mohammed Yunus, il faut que l’Etat se désinvestisse du champ social, et c’est ce qui est mis en pratique : le microcrédit sert à la population d’acheter, grâce au privé, des services proposés par le secteur privé. La dérive du microcrédit par rapport au projet originel fait qu’elle sert aujourd’hui aussi à financer les médicaments.

La soumission : Le microcrédit, du moins imaginé dans la Grameen Bank, impose le respect de la discipline et s’oppose explicitement à l’implication des emprunteurs dans des groupes collectifs.

escargot1

Note : cet article s’est inspiré d’une partie d’un travail dans une matière à l’UTC. Vous retrouverez le développement en entier, et les sources ici : https://www.dropbox.com/sh/nwa9m4yocfvhjlr/hA5ASo6IYV

Version pdf (attention première page en bas, suite normale):Tract 18 Microcredit

Publié dans Articles consultables | Commentaires fermés sur Microcrédit, instrument du libéralisme

Les escargots Solidaires: Présentation du collectif

Ça va les humains ?

Chez-nous, la majorité des humains survivent tant bien que mal. Nous essayons d’avoir quelques enfants avant de divorcer, nous travaillons pour rembourser nos emprunts bancaires et nous compensons à l’aide de drogues diverses : café, cannabis, huile de palme, alcool, antidépresseur… Ceux qui ne tiennent pas le choc sont envoyés en hôpital psychiatrique et les rebelles crachent sur la société en y vivant.

Quel que soit nos choix de vie, nous faisons tous constamment des compromis avec nos convictions. Nous vivons nos vies tiraillés entre ce que nous pensons être bien et ce que nous sommes poussés à faire. Qui peut prétendre être en parfaite cohérence avec lui-même ?

Nous nous rachetons ponctuellement une conscience en achetant un légume local qu’on ne sait même pas cuisiner ou en donnant 15€ à une association de défense des orphelins du Guatemala qui sont si mignons sur la photo.

Petit à petit, presque sans nous en rendre compte, nous nous construisons un système de justifications pour accepter le monde qui nous entoure. L’objectif est de nous convaincre nous-mêmes que notre collaboration au monde économique n’est pas condamnable. Ou au moins, qu’il n’y a pas d’alternatives viables ni individuellement ni collectivement. Ces justifications, plus ou moins solides, nous servirons d’œillères toute notre vie, en particulier dans notre vie professionnelle, par exemple :

–       Sans croissance économique, pas de progrès, donc les pauvres resteraient pauvres

–       Une technique n’est pas mauvaise en soi et apporte plus qu’elle ne détruit

–       De toute façon si ce n’est pas moi qui le fais ce sera un autre

–       C’est un CDI et en temps de crise, soyons raisonnable

Que ces affirmations soient vraies ou valables peu importe, il faut en revanche avoir conscience qu’elles ont un contenu politique.

  Qui sont les escargots solidaires ?

Les escargots solidaires, c’est le nom d’un petit collectif militant. Nous ne prétendons pas être plus intelligents ou moins empêtrés dans nos contradictions que les autres. Nous revendiquons simplement le droit et le besoin de construire consciemment une pensée politique sur ce qui nous entoure.

Nous nous intéressons très peu aux pantins, à leurs jeux électoraux et à leurs étiquettes. Nous nous intéressons aux rapports de pouvoir dans la société, à la fois entre les individus et entre les groupes. Nous cherchons à mieux comprendre les rouages qui sont à l’œuvre pour ne pas subir, mais agir pendant notre vie.

Pour avancer ensemble nous partons d’une base commune. Peut-être que si le mot socialisme avait encore un sens nous le revendiquerions, mais nous avons plus d’un siècle de retard. Nous pensons que les pouvoirs politiques et financiers sont trop liés entre eux et ne sont pas suffisamment distribués. Nous croyons qu’il est possible de minimiser l’importance de la hiérarchie et de la reproduction des élites. Nous ne croyons pas que la croissance économique soit la solution qui permette de résoudre tous les problèmes sociaux, nous pensons qu’elle développe les inégalités. Nous voulons parler de la finalité de la production avant d’inventer des moyens de productions propres. Nous sommes cependant loin de l’homogénéité politique : ces points et de nombreux autres sont l’objet de débats, souvent houleux, entre nous.

Allons-nous changer la face du monde avec nos petits bras ? Peut-être pas. Dans le doute, nous préférons ne pas rien faire du tout. Nous écrivons et imprimons chaque semaine des argumentaires pour pousser les gens à se positionner sur des questions politiques. Nous participons aux manifestations qui nous paraissent justes : rejet des politiques d’austérité, contre la construction d’un aéroport à Notre-Dames-des-Landes, pour l’égalité des droits face au mariage… Ce sont de petites choses, mais c’est en faisant qu’on se construit.

Pour nous contacter: Escargots[point]solidaires[arobase]riseup[point]net

Publié dans Présentation du collectif | Un commentaire

Historique de nos tracts

tract 66 – recit poilesque! supplément poils  (tracté à l’UTC semaine du 13/06/2016)

tract 65 – Inviolable (tracté à l’UTC semaine du 21/03/2016)

Tract 64 de la valeur marchande de l’UTCéen P2 (non tracté)

tract 64  l’UTC le banc d’essai du patronat P1 (tracté à l’UTC semaine du 03/03/2016 en 350 exemplaires)

tract 63 Comutec bienvenue en technocradie (tracté à l’UTC la semaine du 19/10/2015, 300 exemplaires)

tract 62 C’est l’histoire d’une migration (diffusé la semaine du 05/10/2015 à l’UTC et au foyer étudiant, 300 exemplaires)

Tract 61 Solidarité avec le peuple palestinien (diffusé à l’UTC la semaine du 28/09/2015, 500 exemplaires)

Tract 60 éducation populaire politique (diffusé la semaine du 21/09/2015 à l’UTC, 400 exemplaires)

Tract 59 A bas la recherche (Diffusé la semaine du 14/09/2015 à l’UTC, 500 exemplaires)

tract 58 Un autre monde est possible (Diffusé en petite quantité, l’idée étant plus de faire des « lectures sous un parapluie » de poèmes divers aux gens dans la rue, en donnant à la fin le tract)

tract 57guerilla gardening, betterave, chou rave, gard’av (Réaction à la menace policière de notre jardin sauvage. Semaine du 10/05/2015)

tract 56 Adieu le code du travail (plié=> dernière page puis 1ère puis p2 et p 3, sur la loi macron, 1ère impression 350 exemplaires à l’UTC, 31/03/2015)

tract 55 1000 vaches (ferme usine dans la somme, 1ère impression 300 exemplaires à l’UTC, 17/03/2015)

Tract 54 Belo Monte (projet de barrage au brésil, 1ère impression 200 exemplaires à l’UTC, 09/03/2015)

Tract 53 Mujica le président le plus pauvre du monde  (petit texte sur le président d’Uruguay, distribué à l’UTC, 1ère impression 400 exemplaires, 19/12/2014)

tract 52 souffrance au travail (distribué à l’UTC, 1ère impression 400 exemplaires, 05/12/2014)

Tract 51 escargot Forêt de Compiègne (distribué à l’UTC, 1ère impression 400 exemplaires, 25/11/2014)

Tract 50 Violences Urbaines ( distribué à la passerelle, 1ère impression 340 exemplaires, 13/11/2014)

tract 49 Hommage à Rémi Fraisse (distribué à la passerelle, 1ère impression 300 exemplaires, semaine du 3 novembre 2014)

Tract 48 Totalitarisme mathématique (distribué à la passerelle, 1ère impression 300 exemplaires, semaine du 20 octobre 2014, mis en page: 1ère page à la fin)

Tract 47 anti-Rromisme (distribué à la passerelle, 1ère impression 300 exemplaires, semaine du 29 sept 2014)

Tract 46 Gratuité des transports en commun pour tous maqueté (Distribué à la passerelle, gare et distribution sauvage dans les métros, première impression en 1000 exemplaires, semaine du 22 sept)

tract 45 intégration excluante (distribué à la passerelle, 300 exemplaires, semaine 8 au 15 sept 2014)

tract 44 Compte à rebours (distribué à la hall des sports, 400 exemplaires, semaine du 23-06-2014)

tract 43 La misère dans le monde ! Rien à FOOT (distribué à l’UTC en 500 exemplaires, semaine du 16-06-2014)

Tract 42 Pour la libération des vagins (distribué à l’UTC à 700 exemplaires la semaine de 09-06-14)

tract 41 ca va les humains (distribué à l’UTC en 800 exemplaires la semaine du 02/06/2014, il s’agit d’une reprise de la « présentation » des escargots faites il y a un an qui trainé sur le blog)

Tract 40 Psychiatrie (distribué à l’UTC en 700 exemplaires la semaine du 26-06-2014)

tract 39 squat ta ville (interview d’un squatteur. Distribué à l’UTC en 600 exemplaires la semaine de 20/05/2014)

tract 38 Menstruation (sur le rapport à la menstruation et au sang. Distribué à l’UTC en 400 exemplaires le 13/05/2014)

Tract 37 jardin d’Utopie  (jardin partagé à Grenoble en instance d’être expulsé par l’université, distribué à l’UTC en 400 exemplaires le 24/04/2014)

Tract 36 accord transatlantique TAFTA (distribué à l’UTC et à la gare, 1000 exemplaires, le 18/04/2014)

tract 35, surpèche et spécisme (distribué à l’UTC le  04/04/2014 en 400 exemplaires plié en forme de poisson)

Tract 34 Couple, modèle classique et non-exclusivité (distribué à l’UTC le 28/03/2014, 500 exemplaires, tract plié=> première page à la fin)

tract 33 justice et prison(distribué à l’UTC le 21/03/2014, 300 exemplaires, tract plié=> première page à la fin)

Tract 32, les semences paysannes, les graines de la colère (distribué le 07/12/14, 600 exemplaires, gare et UTC, tract plié=> première page à la fin)

tract31 – violence légitime (distribué le 19/12/13, 300 exemplaires)

Tract 30 libéralisme allemand (distribué le 11/12/2013, 300 exemplaire, plié en part de pizzas)

tract 29 Syndicalisme étudiant (distribué le 11/10/2013, 400 exemplaires, format: bandeau du bas avec les marques découpés et plié en deux pour faire le bulletin, le carré restant plié en enveloppe)

Tract 28 Gare du Nord (distribué le 17 et le 19/09, 400 exemplaire, format: coupé en triangle)

Tract 27 11 septembre Chili (distribué en 2 fois le 12/09/2013 en 350 exemplaires. Format: A3 coupé en 3 bandes)

tract 26 mutuelles étudiantes (distribué le 09/09/2013 en 300 exemplaires)

tract 25 piraterie en somalie (distribué le 19 et le 21/06/2013, en pliage forme de bateau)

tract 24 privatisation généralisée (distribué le 14/06/2013 mais en version plus compact puisque qu’en A5…)

tract 23 sans papiers sans droits distribué le 7 et 13 mai 2013

Tract 22 Silence Y en a qui dorment Réflexion sur le travail la consommation et l’obéissance. distribué le 29-30 mai 2013

tract 21 situation de la Grece distribué le 23 et 24 mai 2013

tract 20 NO TAV-A quoi sert un TGV?  (Tract plié=> première page à la fin, suite dans le bon ordre)

tract 19 1er mai et anarchisme

Tract 18 Sur le Microcredit  (tract plié=> première page à la fin, suite dans le bon ordre)

Tract 17 élevage intensif (tract spécial en cocotte en papier)

Tract 16 anti-sexisme

tract 15 reforme fioraso au service du capitalisme

tract 14 De quoi avons nous peur, tract anti sécuritaire

tract 13 Contre rassemblement égalite des droits (tract spécial organisation d’un contre rassemblement)

tract 12, manif 5 mars ANI Ah Non

tract 11 reproduction des classes sociales-école (tract spécial en anneau de mobius)

Tract 10 poème sur toto

tract 9 Transport castor et déchets nucléaires

tract 8 mariage pour tous

tract 7 Les contis aux prud’hommes

tract 6 Un grand projet inutile Notre Dame des Landes

Tract 5 accord compétitivité-Parisot

tract 4 pollution marine: 7ème continent

tract 3 bd sur le management

tract 2 contis en cellule de reclassement

tract 1 manif contre l’austérité

Publié dans Tous les tracts téléchargeables | Commentaires fermés sur Historique de nos tracts

ambiances sécuritaires

De quoi avons-nous peur ?

Nous avons tous le droit d’être et de nous sentir en sécurité. Il est même possible que les premières sociétés humaines se soient structurées autour du besoin de pouvoir dormir en paix.

En revanche, l’humain n’est pas un être rationnel. Ce dont nous avons le plus peur est rarement ce qui est le plus dangereux pour nous. De tout temps les peurs ont été utilisées pour manipuler les masses.

Nos grands-parents ont vécu la propagande, la construction d’un erable keufennemi fédérateur. Notre génération baigne dans la peur du terrorisme islamique, des épidémies de grippes mutées, des violeurs récidivistes et des casseurs des banlieues. Avec les progrès de l’ingénierie sociale, nos émotions sont de plus en plus finement utilisées, à des fins politiques ou commerciales.

Pour se rassurer, les parents veulent pouvoir joindre leurs enfants par téléphone à tout moment, les citoyens que les criminels soient recensés sur des fichiers, les citadins que des caméras de vidéosurveillance quadrillent la ville.

Conçus pour rassurer, ces dispositifs n’améliorent pas mécaniquement la sécurité effective : ce sont des petits pansements techniques sur des problèmes sociaux. De plus cette sécurisation contient de nombreux risques pour les libertés collectives et individuelles.

escargot1

Le fichage ADN de masse s’est mis en place. Les lois LOPPSI I et II permettent aux services de police de lire nos mails en toute quiétude. Les professeurs des écoles ont pour mission de ficher les élèves dès la maternelle (fichier base-élèves). Les fichiers de police se multiplient et l’informatique rend trivial leurs croisements.

« L’Etat qui sait tout de vous » est un classique des romans de science fictions. C’est une contre utopie tellement forte qu’elle nous semble lointaine. Pourtant nous y arrivons doucement mais sûrement … Mais bon, vous n’avez rien à vous reprocher n’est-ce pas ?

escargot2

Sommes-nous si sûrs de notre belle démocratie ? Nous ne pouvons pas prédire l’avenir, mais nous savons que le pire n’est jamais impossible. L’instabilité de nos approvisionnements énergétiques, en matières premières, les futures crises économiques ou écologiques… La situation actuelle peut mener à diverses formes de totalitarismes.

Il est dangereux de donner trop d’informations, donc de pouvoir, à des gens que nous ne contrôlons pas. Pourtant nous avons moins peur du fichage que d’Al-Qaïda.

La sécurité en marche

Le fichage ADN, les caméras de surveillance, la restriction de nos mouvements dans l’espace public, l’omniprésence de représentants de la sécurité… sont tous issus de l’idéologie sécuritaire. C’est ce que nous avons développé dans la première partie. Voyons par exemple ce que nous avons pu observer au sein de notre école sur une période de quelques années :

cerisier mouchard

 

  • Restriction des horaires d’ouvertures de l’UTC : d’abord illimités, puis 23h, 22h30 maintenant 22h et qui sait bientôt, les portes seront fermés à la fin des cours.
  • Complexification des procédures de réservation de salle.

 

Mise en place de grillages autour de Royallieu et contrôle des entrées et sorties par carte. Les prétextes de sécurité sont fallacieux : on peut rester bloqué à l’intérieur sans sa carte.

  • Mise en place de caméras de surveillance
  • Présence renforcée des agents de sécurité
  • Il n’y a plus de salle informatique ouverte 24h/24, fermetures de toutes les salles le week-end.
  • De plus en plus de portes bloquées et des procédures qui trainent pour obtenir des accès.
  • Mise en place de barrières dans le parking de BF.

what are you doing

Les règles changent vite et les étudiants oublient rapidement. Pour notre bien, l’UTC se sécurise. Mais cela coupe les relations avec la ville et nous sommes de plus en plus dans notre bulle. L’UTC nous infantilise alors qu’elle prétend faire de nous des ingénieurs autonomes et débrouillards.

Nous nous inquiétons de ce qu’elle va devenir. Bientôt faudra-t-il badger à chaque entrée et sortie, verrons-nous nos absences et retards immédiatement enregistrés sur un système informatique globale ?

Pour justifier ces changements les normes de sécurité sont invoquées. Ces dernières sont présentées comme obligatoires ou nécessaires comme couverture juridique. Nous dénonçons cet état de fait. Premièrement ces normes sont drastiques et visent une sécurité totale qui est illusoire. Deuxièmement il est clair qu’elles sont appliquées avec un zèle certain et conscient  à l’UTC.

les_arbres_de_nos_condes

Un grand merci pour notre ami de Paris qui nous a apporté ses dessins. Son blog:

http://markantinus.blogspot.fr/

Version téléchargeable en pdf: tract 14 De quoi avons nous peur

Publié dans Articles consultables | Commentaires fermés sur ambiances sécuritaires

ANI: De la destruction des droits du travail

Le 11 janvier dernier, le Medef, syndicat patronal, a signé un accord avec trois syndicats de travailleurs, la CFDT, la CFE-CGC et la CFTC. A eux trois ces derniers ont représenté 38% des votes aux dernières élections prud’homales, sur une participation de 25%. L’Accord National Interprofessionnel (ANI) sera discuté au parlement pour être voté dans la loi en mai.

Les fédérations syndicales CGT et FO sont opposées à cet accord. En effet, la future loi dite de « sécurisation de l’emploi » par le PS, a pour but officiel d’inciter le patronat à préférer l’embauche par le CDI à celle par le CDD court. Le mécanisme, une hausse des taxes des CDD de moins de 3 mois, risque d’être inefficace : l’intérim peut être préféré aux contrats courts et n’est pas soumise à la hausse des taxes. De plus, cette future loi retire du CDI une partie de ses acquis sociaux.

escargot1

Trois points importants de l’ANI sont brièvement repris ici[1] :

  • Une grille de calcul pour les licenciements :

Cet accord fixe un prix sur les licenciements, permettant de planifier les couts d’une fermeture de site. L’entreprise peut donc licencier plus facilement puisque cette possibilité est banalisée et que les couts deviennent chiffrables, en fonction du nombre de salariés, de l’ancienneté…

  • La « flexi-soumission » :

Concrètement, l’accord oblige les travailleurs à accepter de nouvelles contraintes, sous peine de licenciement. Ces contraintes peuvent être une baisse des salaires, une augmentation de temps de travail, un changement de poste ou de lieu de travail. Un simple refus de la part du salarié devient un motif de licenciement.

  • Transposition d’un droit global à une négociation par entreprises :

Cet accord pousse à négocier par branches, voir par entreprises, des droits qui étaient ou qui devraient être identiques pour tous les travailleurs. Une étape de plus dans le morcellement et l’individualisation des luttes et des négociations, les travailleurs perdent donc en rapport de force.

ANI ? Ah non ! Grève nationale contre l’ANI (Accord National Interprofessionnel)

Mardi 5 mars manifestation à Compiègne, 10h cours Guynemer.

Ce n’est pas un secret, dans le monde de l’entreprise on cherche à maximiser des profits. Tout ce qui n’est pas interdit et qui permet de gagner d’avantage d’argent est fait. Le code du travail est là pour mettre des barrières, imposer des limites, définir ce qui est socialement acceptable. Tout l’enjeu est de choisir ces limites, il s’agit d’une lutte politique. La journée de grève de mardi se place donc dans ce contexte.

Si en mai prochain les propositions de l’ANI sont votées au parlement  c’est une étape victorieuse pour le Medef dans cette lutte. Pour appuyer sur les syndicats et le gouvernement, l’argumentaire est le suivant : notre économie est en perte de vitesse, la priorité est donc d’augmenter notre compétitivité pour se remettre à flot et éviter un effondrement. Il faut donc faire sauter des garde-fous sociaux pour courir plus vite financièrement. Si les trois syndicats signataires cherchent à négocier les modalités, ils sont d’accord sur le fond du raisonnement.

Dans un capitalisme mondialisé, le travailleur se doit d’être flexible. C’est-à-dire qu’il est de son devoir d’accepter ce que lui demande l’entreprise, ou en langue de bois « de s’adapter  à la réalité de l’entreprise ». C’est la solution que les libéraux proposent pour qu’en contre partie le travailleur puisse garder son emploi, en augmentant son potentiel « compétitif ». C’est une solution individuelle qui s’impose à tous.

Pourquoi manifester ?

Nous ne pensons pas que la démocratie puisse se limiter à déposer une enveloppe dans une urne tous les 5 ans. Cette enveloppe contient un nom, choisit sur un groupe d’individus limité, portant des promesses à un instant T sur un programme global. Nous aspirons à un autre type de démocratie, moins hypocrite.

Le vote seul n’a jamais été une garantie d’un fonctionnement démocratique. En attendant, participer à des actions collectives, dont les grèves et les manifestations font partie, est une voie permettant de s’engager dans la vie politique. Si individuellement nous ne sommes qu’une goutte d’eau, se rassembler en collectif permet à la fois de construire nos visions politiques et de gagner en rapport de force pour s’opposer au pouvoir établi.


Publié dans Articles consultables | Commentaires fermés sur ANI: De la destruction des droits du travail

Egalité face aux institutions

L’homosexualité n’est pas une maladie, ni un choix. Elle concerne des êtres égaux entre eux, c’est à ce titre que nous pouvons parler d’égalité des droits face aux institutions. L’orientation sexuelle n’est pas un critère déterminant pour être heureux ou être un bon parent.

escargot2

L’homosexualité a toujours existé dans les sociétés humaines, sous différentes formes. C’est Socrate qui dit en rencontrant Charmide, un mâle comme lui : « C’est alors noble ami, que mon regard pénétra sous son vêtement ; mes sens s’enflammèrent ». Dans notre société moderne, l’homosexualité commence à perdre progressivement son statut de maladie et à être dépénalisée. De notre point de vue, cela représente un immense et nécessaire progrès.

En effet, l’orientation sexuelle se découvre beaucoup plus qu’elle ne se choisit ; et ce quelque soit notre éducation, nos croyances. Vous-même vous auriez pu vous rendre compte à quinze ans que c’est bien les personnes de votre sexe qui vous attirent le plus. Vous auriez pu soudainement ne pas être à l’aise dans l’identité sexuelle précise, binaire et cloisonnée qu’on vous a attribuée à la naissance.

En parallèle, nous subissons en permanence des pressions sociales, des jugements qui pèsent sur nos comportements. Nous pouvons cruellement souffrir du rejet par notre entourage de nos sentiments jugés « déviants ». Nous pouvons aussi inconsciemment enfouir ces sentiments et tenter par tous les moyens de mener une vie qui ne nous ressemble pas. De fait, les jeunes homosexuels se suicident treize fois plus que ceux dont la sexualité est considérée comme normale par la société.

Pour limiter les dégâts, la société doit accueillir tout un chacun avec le plus de bienveillance possible. Le collectif « la manif pour tous » ne participe pas à cet effort, par exemple quand il choisi de définir son action ainsi :

« Nous défendons le mariage qui unit un homme et une femme, constituant le fondement de notre société et qui permet aux enfants de s’épanouir dans un cadre durable et harmonieux. »

Le message aux homosexuels est explicitement le suivant : vos couples sont précaires et disgracieux. C’est non seulement faux, mais aussi insultant. Cela montre une incompréhension, une peur face à l’homosexualité, une conviction qu’un homosexuel ne peut pas être heureux, épanoui.

escargot1

Les homosexuels peuvent vivre heureux, avoir une vie « normale » et pourquoi pas être de bons parents. Les hétérosexuels peuvent être malheureux, être « anormaux » et faire des parents exécrables. L’inverse est vrai aussi, la sexualité n’est absolument pas un élément décisif. La preuve ? C’est en côtoyant, en connaissant personnellement des êtres humains que l’on peut s’en convaincre.

L’homosexualité concerne des êtres égaux entre eux. C’est à ce titre que l’on peut bien parler d’égalité des droits. L’amalgame avec la pédophilie et la zoophilie est donc strictement intolérable. Surtout quand cet amalgame sert à effrayer, à suggérer que des « dérives » pourrait suivre le mariage pour tous.

Concernant la procréation médicalement assisté et la gestation pour autrui, il s’agit de questions éthiques qui n’ont pas directement à voir avec l’homosexualité. La réponse apportée à ces points délicats doit être appliquée à tous de manière identique, aux homosexuels et aux hétérosexuels.

Nous exigeons donc une égalité des droits face aux institutions. En particuliers le mariage, l’adoption et la filiation. Bien entendu notre argumentation repose sur une stricte séparation entre mariage civil et mariage religieux. Si le mariage civil a bien sa source historique dans le mariage religieux, ils sont aujourd’hui des institutions distinctes.

Publié dans Articles consultables | Un commentaire