Egalité face aux institutions

L’homosexualité n’est pas une maladie, ni un choix. Elle concerne des êtres égaux entre eux, c’est à ce titre que nous pouvons parler d’égalité des droits face aux institutions. L’orientation sexuelle n’est pas un critère déterminant pour être heureux ou être un bon parent.

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L’homosexualité a toujours existé dans les sociétés humaines, sous différentes formes. C’est Socrate qui dit en rencontrant Charmide, un mâle comme lui : « C’est alors noble ami, que mon regard pénétra sous son vêtement ; mes sens s’enflammèrent ». Dans notre société moderne, l’homosexualité commence à perdre progressivement son statut de maladie et à être dépénalisée. De notre point de vue, cela représente un immense et nécessaire progrès.

En effet, l’orientation sexuelle se découvre beaucoup plus qu’elle ne se choisit ; et ce quelque soit notre éducation, nos croyances. Vous-même vous auriez pu vous rendre compte à quinze ans que c’est bien les personnes de votre sexe qui vous attirent le plus. Vous auriez pu soudainement ne pas être à l’aise dans l’identité sexuelle précise, binaire et cloisonnée qu’on vous a attribuée à la naissance.

En parallèle, nous subissons en permanence des pressions sociales, des jugements qui pèsent sur nos comportements. Nous pouvons cruellement souffrir du rejet par notre entourage de nos sentiments jugés « déviants ». Nous pouvons aussi inconsciemment enfouir ces sentiments et tenter par tous les moyens de mener une vie qui ne nous ressemble pas. De fait, les jeunes homosexuels se suicident treize fois plus que ceux dont la sexualité est considérée comme normale par la société.

Pour limiter les dégâts, la société doit accueillir tout un chacun avec le plus de bienveillance possible. Le collectif « la manif pour tous » ne participe pas à cet effort, par exemple quand il choisi de définir son action ainsi :

« Nous défendons le mariage qui unit un homme et une femme, constituant le fondement de notre société et qui permet aux enfants de s’épanouir dans un cadre durable et harmonieux. »

Le message aux homosexuels est explicitement le suivant : vos couples sont précaires et disgracieux. C’est non seulement faux, mais aussi insultant. Cela montre une incompréhension, une peur face à l’homosexualité, une conviction qu’un homosexuel ne peut pas être heureux, épanoui.

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Les homosexuels peuvent vivre heureux, avoir une vie « normale » et pourquoi pas être de bons parents. Les hétérosexuels peuvent être malheureux, être « anormaux » et faire des parents exécrables. L’inverse est vrai aussi, la sexualité n’est absolument pas un élément décisif. La preuve ? C’est en côtoyant, en connaissant personnellement des êtres humains que l’on peut s’en convaincre.

L’homosexualité concerne des êtres égaux entre eux. C’est à ce titre que l’on peut bien parler d’égalité des droits. L’amalgame avec la pédophilie et la zoophilie est donc strictement intolérable. Surtout quand cet amalgame sert à effrayer, à suggérer que des « dérives » pourrait suivre le mariage pour tous.

Concernant la procréation médicalement assisté et la gestation pour autrui, il s’agit de questions éthiques qui n’ont pas directement à voir avec l’homosexualité. La réponse apportée à ces points délicats doit être appliquée à tous de manière identique, aux homosexuels et aux hétérosexuels.

Nous exigeons donc une égalité des droits face aux institutions. En particuliers le mariage, l’adoption et la filiation. Bien entendu notre argumentation repose sur une stricte séparation entre mariage civil et mariage religieux. Si le mariage civil a bien sa source historique dans le mariage religieux, ils sont aujourd’hui des institutions distinctes.

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Une réponse à Egalité face aux institutions

  1. zen dit :

    Je ne pensais pas que nous reviendrions a des temps anciens ou des groupes excluaient des minorités , voire les exterminaient; plus de dix ans apres l’an 2000, ma société republicaine fragilement democratique se voile de bien bizarres ombres pourtant combattues par de dignes resistances, de symboliques revolutions pour faire avancer des droits. Ou vais je finir ? dans quel sens va le pouvoir ? Ne pas donner l’acces au mariage pour les homos, revient aussi a les infantiliser ou que sais je ….car il est sur qu’ils reflechiront avant de s’engager de toute facon , ils ne sont pas inconscients, bien au contraire sont fort conscient des haines et rejets.

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