Syndicalisme étudiant

Le « Syndicalisme » est un mot qui fait peur à l’UTC. Même notre BDE s’interdit « toute activité syndicale » (en apparence, car il n’est pas vierge de revendications). Les « syndicats étudiants » sont vus ici comme des étudiants d’organisations nationales ne venant qu’une fois par an pour inciter à voter pour eux (en l’occurrence pour quelques utécéens recrutés pour l’occasion, voire inscrits contre leur gré) aux élections.

Que signifie syndicalisme ?

« Un syndicat est un groupement de personnes physiques ou morales pour la défense ou la gestion d’intérêts communs. » Légalement, seuls les syndicats des salariés sont reconnus, mais le concept est élargi aux organisations non-salariales (étudiants mais aussi entrepreneurs par exemple).

Croire l’activité syndicale étudiante absente au sein de l’UTC est une illusion due au manque de débats politiques au sein de notre école, et au manque d’intérêt pour ce qui se passe dans les différentes instances décisionnaires. Un cercle vicieux participe à cela :

-très peu d’étudiants s’investissent dans ces instances : il est rare que le taux de participation à une élection (CA, CROUS, CEVU, Branches, CS, TC, TSH,…) dépasse les 15%, et aucune analyse ni revendication n’est construite collectivement.

-Ce qui a pour conséquence que tout le monde pense que ça ne sert pas à grand-chose, donc personne ne prend la peine de s’investir.

Une croyance répandue est qu’il n’y a pas de rapport de force ni d’intérêts divergents. Ainsi on peut confier à des dirigeants éclairés la décision de ce qui est meilleur pour nous, en cohérence avec la « conjoncture économique » et d’autres facteurs.

Pourtant, les différentes instances de l’UTC décident, orientent et font évoluer l’établissement, sur la forme et sur le fond, dans des directions bien précises n’allant pas toujours dans l’intérêt des étudiants et de la société. Les domaines de recherche sont définis, ainsi que le type d’étudiants sélectionnés, le type d’étudiants virés, la composition des jurys, la nature des liens avec les entreprises… Ca n’est pas anodin. Par exemple, l’UTC fait beaucoup de publicité (propagande ?) pour des multinationales connues pour leurs activités socialement et écologiquement très nocives, occultant beaucoup d’autres domaines d’activité. L’UTC diffuse l’idée que les industriels sont les plus à même de nous montrer la « vraie science », malgré les intérêts économiques et lucratifs en jeu.

Il faut être conscient que les présidents successifs de l’UTC ont régulièrement milité pour avoir un système universitaire à la anglo-saxonne, c’est-à-dire plus élitiste et plus cher pour l’étudiant que dans notre pays. L’actuel président trouverait intéressant d’élever les frais d’inscription à 1500 euros l’année… Les étudiants seront-ils là pour résister ? Laisseront-ils s’instaurer de telles pratiques, qui ne seront alors que très difficilement contestables ?

Conservatisme étudiant

Le BDE de l’UTC est cotisant au Bureau National des Étudiants (lui-même fédéré par Promotion et Défense des Etudiants). Ces deux organismes se disent « associations de représentation étudiantes » tout en réfutant leur caractère syndical, et « a-politique » tout en reconnaissant, sans expliquer la contradiction, qu’ils sont obligés de « prendre position sur certaines lois politiques » (Ainsi ont-ils soutenu la loi sur les universités LRU de Nicolas Sarkozy). Officiellement, ces organismes font de la représentation associative, et ne s’engagent dans les instances que pour promouvoir les associations étudiantes.

Ces personnes revendiquent donc n’être élues que pour les associations. Mais ce n’est pas parce qu’on vote pour des programmes vides sur certains sujets, que les personnes élues ne prennent pas position. Si une liste élue au CROUS ne dit rien sur le logement, ça ne l’empêchera pas de voter sur le logement étudiant, car c’est un objectif du CROUS. C’est dans ces instances que peuvent être abordées les démarches administratives lourdes pour certain-e-s étudiant-e-s, la forme des logements (Roberval est un bel exemple de conception ratée) et le prix des loyers (qui approchent maintenant les prix des particuliers). Sur l’exemple du CROUS, ces élus cautionnent donc des usages allant à l’encontre des intérêts des étudiants, allant à l’encontre de leur rôle syndical.

Des élus qui ne portent pas d’analyses politiques voteront ce qui est présenté par l’administration. Ainsi a été voté sans questionnement les budgets de l’UTC annonçant des suppressions de certains postes (techniciens et enseignants). L’UTC justifie cela par des raisons budgétaires, et propose en parallèle au vote la mise en place de nouveaux postes hiérarchiques coûteux (ex : vice président de l’UTC créé il y a 2 ans). Les raisons sont parfois très complexes, et relèvent parfois de manœuvres politiques. Par exemple, en 2004, le poste de la Direction à la Recherche a été créé afin de court-circuiter le président élu du conseil scientifique (Daniel Thomas), dont les positions différaient du très libéral directeur de l’UTC de l’époque François Peccoud.

Voter pour des candidats, c’est légitimer leurs revendications, et l’absence de revendication implique une acceptation du statut quo et des décisions de la direction en place. Il est important d’en être conscient.

Les sources proviennent avant tout du rapport:

organisation de l’UTC et ses liens avec les entreprises

Mise en page: pliage en enveloppe avec un bulletin dedans:

en pdf: tract 29 Syndicalisme étudianten word: Tract 29 Syndicalisme étudiant

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Maquis Évanoui

Jadis naquit, du coma des maquis,
en rang d’oignons, sans rébellion,
bataillons de majorettes en treillis
et bitraillettes en tourbillon !

de clan d’automates en plan vigipirate,
voici venue l’insurrection !
Ci-gît la Venus aux pétitions bidons,
fébrile, son embryon,
fronde ombilicale, calanche sous les crampons

ahurie, ébahie
grisée de ses cris, en plein émoi
la très sainte Patrie, stressante carie aux abois,
donne la messe, carillonne les noces,
des grossesses et des coups de crosse.

neurones à ras, harassés de testostérone,
ronronnent sous les bérets et braient, saoulés d’hormones.

 Gare du nord

La scène se déroule sur les devants de la Gare du Nord, je clopais dans l’attente du prochain train pour Compiègne. Une jeune sans abri, âgée de 17 ans environ et enceinte de 5 mois au moins, vu la taille de son ventre, distribuait ses éternelles pétitions bidons dans le but de récolter quelques rapines pour se sustenter.

Les passants l’évitaient, agacés de se faire tout le temps alpaguer par les SDF, les sans-pap’, les manouches…

Je clopais toujours lorsque trois beaux militaires, bien virils dans leurs uniformes, le fusil à l’épaule, interpellèrent de manière subtile la jeune demoiselle.

Le premier un peu timide lui saisit le bras, le second un peu moins sage lui titilla les genoux avec le canon de son arme, le troisième encore moins sage, à grand coup de crosses lui caressa son ventre bien rond où le fœtus devait faire des loopings.

La jeunette essaya de se dégager, mais le premier maintenait fermement sa poigne sur son bras, elle hurlait.

Une autre dame assistant à la scène se joignit à moi pour leur demander, timidement, de cesser. Ils finirent par la relâcher, l’un d’eux la suivant encore sur quelques mètres, une lueur sadique dans le regard.

Les autres spectateurs semblaient totalement indifférents à ce spectacle poignant, à peine y jetaient-ils un regard vaguement gêné.

Moi non plus je n’ai rien fait, ou si peu… La haine me brûlait pourtant le ventre, j’aurais voulu leur arracher le fusil des mains et leur coller une balle en pleine gueule, mais je n’ai rien fait ; je me suis juste haï en silence, je me suis haï d’avoir été aussi lâche, je me suis haï de m’être laissé soumettre par la peur. La peur de leur fusil, et ce qui est peut être pire encore, la peur des poursuites judiciaires que j’encourais à insulter un représentant de la loi.

Deux semaines ont passé, la haine m’a quitté peu à peu, elle a laissé place à des questions que je souhaite vous adresser aujourd’hui.

Est-il normal que nous ayons peur des hommes sensés assurer notre sécurité ?

L’humanité est-elle à sacrifier sur l’autel de la sécurité ?

Quels mécanismes, dans la formation de ces hommes, les ont acheminés vers une telle détestation de leurs semblables ?

Car ce ne sont pas des monstres qui se sont adonnés à cet acte de barbarie, ce sont des hommes… de même que les passants et moi même qui avons gardé le silence, nous rendant complice de cet acte.

Alors que faire ? Témoigner ? Est-ce suffisant… Se dresser devant ces hommes ? Pour finir en prison…

« L’Etat détient le monopole de la violence légitime » (Max Weber)

Version distribuée (avec les dessins!): Gare du Nord

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Une histoire du 11 septembre

Salvador Allende a été élu président de la république du Chili en 1970. C’était le candidat du parti socialiste.

Dans le contexte chilien de l’époque, le parti socialiste était un parti marxiste de lutte, ancré dans les milieux prolétaires. Allende, dans ses discours officiels, parlait de conscience révolutionnaire du peuple et de lutte des classes. Son élection représentait une véritable rupture, un véritable choix d’orientation,

Le Chili était confronté à de graves problèmes structuraux : malnutrition, accès à la terre pour les paysans, ingérence dans les affaires du pays par les compagnies étrangères, monopoles dans la grande distribution, concentration des richesses issues des ressources minières …

En effet, depuis l’indépendance du pays, la bourgeoisie chilienne avait vendu ou louait les ressources minières et naturelles à des investisseurs étrangers – principalement du Royaume-Uni puis des Etats-Unis. Elle s’assurait ainsi des revenus confortables, en offrant à bas prix un tiers des réserves mondiales de cuivre, ainsi que de l’or, de l’argent, du nitrate ou encore du souffre.

D’autre part, l’organisation de la terre en grands domaines agricoles en monoculture, destinée en grande partie à l’exportation, limitait fortement l’agriculture vivrière.

Comme de nombreux pays d’Amérique latine, bien que disposant de terres fertiles, le Chili devait importer une grande part de sa nourriture.

Le premier combat mené par le gouvernement Allende a donc été la réforme agraire. Pour remettre sur pied une agriculture vivrière, les terres cultivables abandonnées, mal cultivées ou de plus de 80 hectares ont pu être expropriées (contre indemnité) et redistribuées aux paysans. Une autre des mesures majeures a été la nationalisation de l’industrie du cuivre, pour éviter la fuite des capitaux et des ressources en dehors du pays.

Contrairement à ce qu’ont répétés les médias libéraux, au premier rang desquelles le journal El Mercurio, le pays n’allait pas vers une dictature de type URSS. La liberté de presse a toujours été respectée, il n’y avait pas de police secrète, les frontières étaient ouvertes, l’Etat n’avait pas le monopole des opérations économiques…

Le socialisme d’Allende offrait donc une alternative à l’état libéral tout en s’inscrivant dans un processus démocratique et c’est à ce titre qu’il a été détruit.

Dans un contexte de guerre froide, les Etats-Unis ne pouvaient supporter de voir un deuxième pays (après Cuba) sortant de leur influence dans LEUR Amérique du sud. Le diplomate Henry Kissinger déclara ainsi : « Je ne vois pas pourquoi nous regarderions sans broncher un pays devenir communiste par suite de l’irresponsabilité de son peuple ». De plus, les nationalisations représentaient pour les multinationales, comme Anaconda et ITT, des manques à gagner gigantesques. Les Etats-Unis ont donc soutenu les opposants d’Allende dès le début de la campagne présidentielle.

Les autres perdants étaient bien sûr les grands propriétaires chiliens, qui perdaient une partie de leur revenus mais surtout leur pouvoir absolu et jusqu’alors incontesté. Agitant le spectre d’un état totalitaire, ils ont cherché à effrayer le peuple. Ne parvenant pas à gagner par les voies législatives et électorales, ils entament une véritable guerre civile économique. Ils financent des sabotages de routes, d’usines, de machines et des assassinats.

Ces tentatives ont fortement ébranlé le pays mais elles ont échouées : trois ans après leur élection, les socialistes remportent les élections législatives. Pire encore, pour assurer la survie économique du pays, une multitudes de petites organisations locales se créent ou se développent pour distribuer de la nourriture, pour gérer la production des usines, pour les transports, pour cultiver les terres… Ces expériences autogestionaires, voulues et dirigées par la base, dépassaient largement l’action du gouvernement.

Dans un pays en plein déchirement entre opposants et partisans du régime, Allende prend la décision de nommer le général Augusto Pinochet commandant en chef de l’armée chilienne pour rétablir l’ordre. Ce dernier rejoindra le complot organisé par le commandant en chef de la marine, et le commandant en chef de l’armée de l’air. Ce complot regroupait des membres de l’armée soutenu fiancièrement par les opposants au régime.

Le 11 septembre 1973, l’armée passe à l’attaque, bombarde le palais présidentiel et prend le contrôle du pays. Le général Augusto Pinochet devient dictateur et rétabli l’ordre : plus de liberté de presse, des exécutions et des tortures en masse des opposants. Ce que la droite chilienne prétendait craindre, elle l’a organisé consciemment pour son propre bénéfice.

Le Chili deviendra un laboratoire d’essai pour les politiques ultralibérales : les théories de Milton Friedman seront appliquées par les Chicago Boys. Les années de dictature ont écrasé les revendications de justice et rendu généralisé l’abus de pouvoir. Le retour à la démocratie est organisé à l’aide d’une constitution qui verrouille et empêche toute réforme profonde.

Une coalition, incluant des socialistes, est élue au pouvoir en 1989. Mais ce sont cette fois des socialistes « modernes », soucieux des problématiques de modernisation et de mondialisation. Ils ont maintenu et amplifié les politiques de privatisation. Aujourd’hui au Chili tout se vend : la santé, l’éducation, les ressources naturelles. C’est le pays où l’on fait exploser des glaciers pour chercher de l’or et où l’on rempli l’océan d’antibiotiques pour cultiver des saumons.

Le dynamisme économique et la croissance chilienne sont cités en exemple pour l’Amérique latine. En parallèle, c’est aussi un champion en termes d’inégalités et d’injustices. Le résultat de ce laboratoire ultralibéral est clair : pour accéder à la croissance, il faut en payer le prix.

Allende, homme parfait ? Le socialisme d’Allende, système idéal ? Surement pas. Mais dans l’histoire, certains perdent et d’autres gagnent. Le mot de la fin est laissé à un expert sur la question :

« La lutte des classes n’existe pas » – Augusto Pinochet

 

Soucres et inspirations :

La spirale – Armand Mattelart

Los tangolpenados – Mauricio Redolés

Les veines ouvertes de l’Amérique latine – Eduardo Galeano

Essai sur le Chili – Vicente Pérez Rosales

Version distribuée: Tract 27 11 septembre Chili

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Les mutuelles étudiantes

Les étudiants sont obligés de se rattacher à un des 2 organismes privés : la LMDE ou la SMENO (nom local de la SMER à Compiègne). Contrairement aux salariés / retraités, la sécurité sociale étudiante n’est pas directement gérée par la Caisse Primaire d’Assurance Maladie (CPAM), or ces mutuelles étudiantes sont toutes les deux mal gérées et procurent des services de plus mauvaise qualité que la CPAM.

Historique des mutuelles et de la LMDE

 L’histoire des mutuelles étudiantes commence en 1948, lorsque le syndicat étudiant « UNEF » revendique et obtient que les étudiants ne soient plus rattachés à la sécurité sociale de leurs parents. Il est décidé de confier la gestion de cette sécurité sociale étudiante à une mutuelle: la MNEF (Mutuelle nationale des étudiants de France).

S’en suit une longue histoire mêlant les intérêts entre la MNEF et les syndicats UNEF (puis UNEF-ID) et FAGE (après 1989) qui monopolisent le conseil d’administration de la mutuelle. Conflits d’intérêts, récupérations politiques, gestion houleuse, l’histoire est loin d’être un long fleuve tranquille, passant régulièrement par la justice. Les déficits financiers sont importants, allant jusqu’à la dissolution de la MNEF en l’an 2000.

Des cendres de la MNEF est née la LMDE (La Mutuelle Des Étudiants) aujourd’hui gérée par l’UNEF, qui accumule depuis à nouveau un déficit particulièrement important. Actuellement, le déficit de la LMDE s’élève à plus de 80 million d’euros, et semble être en passe d’être phagocyté par la MGEN (Mutuelle Générale de l’Education Nationale).

Historique des SMER-SMENO

En parallèle, en 1970 sous Georges Pompidou, le gouvernement souhaite fragiliser la MNEF afin d’affaiblir l’influence de ses adversaires politiques, et autorise pour cela la création de mutuelles régionales concurrentes. Celles-ci, créées et entretenues par des associations corporatives, se regroupent rapidement au sein d’un réseau (les SMER-Société Mutuelle Etudiante Régionale, fédérés nationalement par emeVia), géré entre autre par le syndicat PDE (Promotion et Défense des Étudiants).

Les SMER se caractérisent par une gestion plus libérale et moins égalitaire, quelques-unes d’entre elles militant pour la modulation des cotisations en fonction de l’état de santé, à l’image des pratiques des assurances. La gestion des SMER n’est pas mieux que celle de la MNEF, et elles collectionnent également les affaires judiciaires (détournement de fonds, indemnités abusives…).

Concurrence et marketing coûteux

L’ouverture à la concurrence des mutuelles entraîne alors le développement d’un marketing coûteux et contre informatif, chacune des mutuelles souhaitant attirer le maximum d’affiliés. Ce marketing entraine d’importants frais de gestion.

L’UFC Que Choisir a estimé qu’actuellement les frais de gestion des mutuelles sont de 93 millions d’euros, alors que si on rattachait directement le régime étudiant au régime général, cela serait de 3 millions d’euros/ans pour de meilleurs services.

Est-on moins bien remboursé que les salariés ?

En théorie, concernant la sécurité sociale, non. Mais lorsque les spécialistes sont consultés sur avis du médecin traitant, le taux de remboursement est de 70 %, contre 30 % dans les autres cas. La plupart du temps, les étudiants ont déclaré leur médecin traitant loin de leur lieu d’étude et consultent évidemment là où ils résident, ce qui entraîne une baisse du remboursement.

De plus, la gestion catastrophique des dossiers par les mutuelles étudiantes entraîne des retards importants dans les remboursements, des démarches longues et difficiles pour obtenir une carte vitale, des heures d’attente pour joindre, quand on y arrive, des centrales d’appel délocalisées dans des pays « low cost », la difficulté de rencontrer des conseillers et même parfois la perte pure et simple de dossiers.

L’arnaque aux complémentaires

Les complémentaires santé vendues par les mutuelles étudiantes sont des services payants permettant d’être mieux remboursés. Avoir une complémentaire santé n’est pas obligatoire en France, mais les mutuelles utilisent leur statut pour pousser des étudiants non informés à y souscrire.

  • Les étudiants les plus jeunes sont souvent couverts par la mutuelle complémentaire de leurs parents pour un prix inférieur à celui proposé par les mutuelles étudiantes.
  • Les complémentaires vendues par les mutuelles étudiantes intègrent un tas de services inutiles : par exemple une assurance civile pour un étudiant rattaché au foyer de ses parents. Elles fournissent généralement un service de moins bonne qualité que celui proposé par les mutuelles « traditionnelles ».
  • Enfin, certains étudiants ont droit à la Couverture Maladie Universelle Complémentaire (CMU Complémentaire) qui leur offre la gratuité des soins, ou à l’Aide Complémentaire Santé : un « chèque santé » servant à payer la complémentaire. Ces droits dépendent de leurs revenus et sont généralement accessibles aux étudiants non rattachés au foyer fiscal de leurs parents.

Des pistes pour améliorer la situation

Des alternatives sont possibles : le rattachement au régime général du CPAM, le renforcement des moyens humains (personnel de soin et conseillers) et financiers, une cotisation symbolique permettant la gratuité des soins pour tous les étudiants sans être obligé à avoir recours aux complémentaires qui rendent l’accès aux soins inégalitaire. Cela représente un coût économique ? Probablement mais c’est un choix politique au regard du gâchis que représentent les mutuelles étudiantes actuelles.

 

Source d’inspiration principale: formation avec sud-étudiant Lille en 2013 ainsi que leur tract pour la rentrée septembre 2013: « Santé et mutuelles : ATTENTION aux ARNAQUES! »

Pour télécharger le tract en pdf: tract 26 mutuelles étudiantes

Autres sources pour aller plus loin:

Pour retrouver le jugement de la MNEF http://unef-veritas.blogspirit.com/unef_-_mutuelles/

Discussion au sénat du dysfonctionnements des deux mutuelles étudiantes:

http://www.senat.fr/questions/base/2011/qSEQ11011172S.html

Article de Que choisir sur les frais de gestion des mutuelles:

http://www.quechoisir.org/argent-assurance/assurance/assurance-des-personnes/editorial-mutuelles-etudiantes-bonnet-d-ane

Au sujet des finances de la LMDE qui se fait « phagocyter » par la MGEN: « Mutuelles étudiantes : la LMDE en difficulté financière« , le Monde du 18 février 2013:

http://www.lemonde.fr/societe/article/2013/02/18/mutuelles-etudiantes-les-finances-malades-de-la-lmde_1833653_3224.html

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Piraterie en Somalie

De quoi parle-t-on ?

Le nombre de navires attaqués par les pirates dans la corne de l’Afrique a été multiplié par presque 12 entre 2005 et 2011 pour passer à 237 actes par an[1], puis a été divisé par 3 en 2012. La Somalie est un lieu sans droit, déchiré par la guerre civile depuis 1991.

Du manichéisme dépolitisant :

« Les barbares ne sont pas toujours ceux que l’on croit.

Dans l’histoire souvent, il y a des méchant qui font peur aux gentils, tout propres et bien polis. […]

Les méchants baillaient la nuit sous les étoiles,

Cap sur la liberté en hissant la grand-voile,

Les gentils eux donnaient dans la traite des noirs,

Ils nous enrichissaient et faisaient notre gloire. »[2]

L’idée n’est pas de défendre les pirates, mais de rompre avec une vision manichéenne, et d’aller au-delà de la mode médiatique du moment. Il faut revenir au contexte, aux enjeux qui font qu’on s’intéresse tout d’un coup à ce pays. La Somalie est en guerre civile et sans Etat depuis 1991, les casques bleus de l’ONU se sont retirés en 1995. Curieusement, on reprend la « guerre humanitaire » lorsque les intérêts des pays du Nord sont touchés. Cela n’est qu’alors que l’on veut endiguer « les méchants pirates », en partie affiliés à des groupes islamistes. Avant cela la guerre civile en Somalie avait bien contribué aux intérêts des pays occidentaux. Voici quelques exemples de ce qu’il est possible de faire en Somalie :

Pouvoir continuer sans soucis la surpêche : « Les chaluts [asiatiques, mais aussi Français, Espagnol,…] viennent, pêchent en une nuit ce que les locaux attrapent en un an, et s’en retournent chez eux. »[3]. Cette activité, totalement illégale, épuise les fonds marins. Les petits pêcheurs locaux sur la côte perdent leur source de revenu et leur seul moyen de survie.

-Profiter des plateformes pétrolières : « Au Puntland (en conflit avec le Somaliland) dont les réserves en pétrole sont estimées à 4 milliards de barils sur lesquels British Petroleum a des ambitions, les Britanniques ont installé une marine privée, Typhon, le « Backwater » des mers, financée par Simon Murray ancien légionnaire en France[…]»[4] Ici comme ailleurs, on utilise la force pour maintenir ses intérêts et exploiter les ressources.

-Se débarrasser des déchets de la société de consommation : En Europe, chaque année 2,6 milliards de tonnes de déchets sont produits, dont 90 millions sont classés toxiques. “Dans près de 19 % des inspections réalisées dans les transports, les inspecteurs ont constaté des transferts illégaux de déchets”. Une partie non négligeable concerne des exportations de déchets dangereux[5]. « Déverser une tonne de déchets toxiques le long des côtes somaliennes ne coûte que 2,50 dollars. C’est la décharge la moins chère du monde [6] ». A titre d’exemple, en 1995 une société de services italienne débarrassait les entreprises de leurs déchets toxiques pour 100 dollars la tonne, soit 5 à 10 fois moins cher qu’en respectant les normes européennes. On a retrouvé tout type de déchets en Somalie, y compris radioactifs. Ainsi, une vague de mutations génétiques importantes a eu lieu. Les enfants sont les plus touchés, car plus fragiles aux déchets toxiques.

Depuis 2008 les pirates s’attaquent de plus en plus fréquemment aux yachts (cas de la France) et aux cargaisons sensibles : prises des chimiquiers de Hongkong et des Philippines, pétroliers italiens et japonais… L’OTAN choisi alors d’envoyer les forces armées, avec la volonté affichée d’installer un « Etat stable », entendre « au service des intérêts occidentaux ». Le pays suscite l’intérêt de la Banque Mondiale[7], dont les aides se font toujours sous l’obligation du pays à « s’ouvrir au marché », de  libéraliser le pays au maximum, c’est-à-dire diminuer le rôle de l’Etat et privatiser les services publics.

Pirate : un businessman comme un autre ?

Comment peut-on s’étonner, dans la misère où se trouve la Somalie, que la piraterie se développe ? Le crime rapporte bien plus que rester avec sa canne à pêche devant une mer vidée « pour un investissement de 15 000 dollars, une prise d’otage peut rapporter dans ces régions jusqu’à 3 millions.» Quelle différence existe-t-il entre les pirates somaliens, et les businessmen de la mort qui entretiennent les conflits, tels British Petroleum et ses actionnaires ? Pirates et actionnaires cherchent à gagner de l’argent, et tous sont prêts à tuer pour cela. En revanche, “à ce jour, aucun des industriels soupçonnés de déverser des déchets toxiques sur les côtes d’Afrique de l’est n’a été inquiété[8], les actionnaires de BP ne seront pas inquiétés par la justice internationale, les chalutiers industriels ne seront pas arrêtés ni détruits par les destroyers US. Ces navires de guerre protègent le pillage en règle mené par les « gentilles » entreprises occidentales mais pourchassent les « méchants » pirates somaliens. Moral ? Non, mais rentable.


[1] Il faut faire attention à ce chiffre du Bureau Maritime Internationale, on estime que 30% des attaques ne sont pas recensés.

[2] Compagnie Jolie Môme, Les pirates, Parole de mutin

[3] Grandsreporters.com, Somalie : Les nouveaux pirates, Jean-Christophe Brisard pour le National Geographic

[4] Atlasalternatif.over-blog.com,  3 mai 2013, « Somalie : La mainmise britannique se poursuit »

[5] Etude de la commission européenne le 01/02/2010

[6]  Coût moyen du transport des déchets occidentaux avant d’être jeté au large de la Somalie. La Somalie, d’un chaos à l’autre – Toxic Somalia, Paul Moreira, 05/2011, arte.TV.fr

[7] « Pour mettre fin à la piraterie somalienne, il faut s’attaquer au système, pas seulement aux pirates », 11 avril 2013, banquemondiale.org.

[8] La Somalie, d’un chaos à l’autre – Toxic Somalia, Un film de Paul Moreira, 05/2011, arte.TV.fr
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=> Tract distribué plié sous forme de bateau. Version originale:tract 25 piraterie en somalie
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Privatisation généralisée

L’étiquetage droite/gauche est utile pour repérer spatialement les partis politiques dans le parlement. Il existe bien des différences entre Parti Socialiste  et Union pour un Mouvement Populaire. En revanche, ils partagent un fond commun et de nombreuses incohérences.

Le parti à gauche majoritaire de notre hémicycle, pratique aujourd’hui le libéralisme économique, c’est-à-dire le désinvestissement de l’Etat dans la sphère économique. Le Parti Socialiste accepte l’idée que la concurrence généralisée doit être mise en place le plus profondément possible, y compris sur les services publics. En suivant la loi du marché, l’intérêt économique passe avant le bien-être social et la protection environnementale.

La privatisation est l’opération consistant à transférer par la vente d’actifs, une activité, un établissement ou une entreprise du secteur public au secteur privé. Le Premier Ministre JM Ayrault annonce encore une fois une série de privatisations, sans préciser les secteurs : « Nous envisageons que dans un certain nombre d’entreprises publiques où le taux de participation de l’État est très important nous puissions dégager une partie pour financer de l’investissement. Pas pour boucher les trous du budget« [1].

Arnaud Montebourg (présenté comme la « branche gauche » du PS) avait déjà montré l’intérêt de baisser la participation de l’Etat dans des secteurs comme EDF, GDF Suez…

Historique des privatisations

1937-1938 a lieu une première série de nationalisation (contraire de privatisation) par le front populaire (entre autre voix ferrées, secteur de l’armement). À la sortie de la guerre, une série de nationalisations sans compensation est effectuée : Banque de France, électricité, eau, transports aériens, mais aussi des entreprises de production comme Renault. A cette période, ces nationalisations sont soutenues aussi bien par « la droite » (De Gaulle) que « la gauche » (PCF, SFIO).

Depuis 1973 et l’article 123 du traité de Lisbonne, l’Etat doit emprunter à des banques privées plutôt qu’à la Banque de France. Par choix, l’Etat s’endette auprès des banques et rembourse ses emprunts avec intérêts.

Par la suite les privatisations se succèdent, une bonne partie durant les gouvernements du PS. Sous le gouvernement de Jospin, entre 1997 et 2002 a été privatisé (ou les capitaux ont été ouvert pour) : Air France, les autoroutes du sud de la France, le crédit lyonnais, France Télécom, Eramet, GAN, Thomson Multimédia, CIC, CNP, l’aérospatiale (EADS)

Le gouvernement actuel de gauche estime une nouvelle fois que la « racine du problème » est donc qu’on n’a pas assez privatisé les services publics.

La privatisation, ça crée de l’emploi ?

Si on regarde l’évolution  historique, cela ne se justifie pas du tout. En parallèle du soutien aux entreprises privées, on supprime des employés de l’Etat. En 2000, 70% du PIB servait à « rémunérer le travail » (cela comprend tous les salaires des ouvriers et des patrons, ainsi que la protection sociale) et 30% à « rémunérer le capital » (dont la moitié sert aux investissements). Aujourd’hui, cette balance est de 60% travail / 40% capital, soit un transfert important en seulement 10 ans.

Les entreprises publiques ça coûte trop cher ?

Privatiser permet une rentrée d’argent ponctuelle, qui ne s’effectue qu’une seule fois. Si des entreprises achètent, c’est qu’ils y tirent des intérêts financiers conséquents. On privatise donc ce qui peut permettre des rentrées d’argent (guichets de la SNCF), et on garde ce qui est déficitaire (entretien des rails à la RFF). D’un côté les entreprises privées bénéficient de plus en plus de la tutelle de l’Etat (autoroutes à prix symbolique pour Vinci), d’un autre il n’y aurait plus d’argent pour garder une gestion publique.

Cet argument renverse la situation réelle, car la privatisation implique de rémunérer le capital (en versant des dividendes aux actionnaires), ce qui n’est pas le cas pour une entreprise 100% publique. Il faut savoir que depuis que l’Etat est obligé d’emprunter à la banque privée (1973), les intérêts versés en cumulé s’élèvent à 1400 milliards d’euros en 2011, soit à peu près le coût total de la dette (1800 milliards en 2011).

La loi du marché apportera-t-elle un meilleur service ?

Dans les faits c’est plutôt le contraire, car le service doit être rentable ou apporter une contrepartie jugée suffisante pour être effectué par le privé. Les services aux professionnels est favorisé par rapport aux services aux particuliers, ainsi les guichets de la poste (société anonyme depuis 2010) dans les petites villes sont fermés, les lettres envoyés par un individu mettent plus de temps à arriver. Et pour combler les difficultés sociales entrainées par la privatisation, en particulier à cause de la montée des prix, l’Etat  finance la réduction des prix en payant par exemple la différence par rapport au plein tarif concernant les réductions de la SNCF.

En 2011, concernant la distribution de l’eau potable, on a estimé qu’en moyenne les régies publiques (entreprises publiques) coûtaient 26% moins cher et effectuaient 6 fois plus d’investissement que le même service assuré par une entreprise privé. Le privé entretient moins ses conduites, car ça coûte de l’argent, et de toute manière les fuites sont facturées au particulier. [2]

Nationalisation=autoritarisme ?

Une chose est sûre, la nationalisation n’est ni une condition suffisante à la justice, ni une fin en soi. Elle n’est pas plus une garantie de bonheur que la « main invisible du marché ». La défense des services publics ne doit pas faire oublier l’importance d’autres luttes que l’on peut porter. Nous vivons actuellement dans un état ou une classe fermée et restreinte se partage l’essentiel du pouvoir et la majorité se laisse porter, inerte. Notre démocratie nationale répartie mal les pouvoirs et n’empêche ni les injustices, ni la destruction de l’environnement.

La nationalisation doit être portée avec d’autres réflexions importantes : d’une part l’accessibilité des services que l’on peut associer avec l’égalité des droits, la mise en place de la gratuité… D’autre  part la question se pose : des services publics au service de quoi ? Contrôlés par qui ? A titre d’exemple l’armement, bien qu’au service de l’Etat, n’empêche pas de faire des morts.

[1] 5 mai 2013, interview sur la chaine privée TF1 possédée par Bouygues

[2]  Pour voir la démonstration : «26% moins cher que Veolia et 6 fois plus d’investissement qu’avec le privé», 22 mars 2011 Sylvain Lapoix, owni.fr

Version téléchargeable: tract 24 privatisation généralisée

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Sans-papiers, sans droits

Même à Compiègne, la petite ville tranquille où nous habitons, il y a des clandestins, des personnes qui sont illégalement sur le territoire français. Les sans-papiers sont quotidiennement avec nous : ils travaillent dans les entreprises de nettoyage, ils ramassent nos déchets postés à l’arrière des camions poubelles, ils coulent du béton sur les chantiers que nous voyons…

Pour pouvoir travailler en France, un étranger doit posséder un titre de séjour en règle. Ici comme ailleurs, tout s’achète et les migrants faisaient faire de faux titres, à leur nom. Depuis 2007, la circulaire Sarkozy impose aux employeurs de faire vérifier en préfecture les papiers des travailleurs étrangers avant de signer un contrat de travail.

Pour continuer à travailler, c’est-à-dire à se nourrir, le plus simple est le travail au noir. Cette solution est massivement pratiquée à Paris.  Dans l’Oise, le plus courant est d’utiliser un faux nom pour signer un contrat de travail. Dans les deux cas, il est important de comprendre l’hypocrisie de la part des employeurs et de l’état face à ces situations. Ils ont tout à fait connaissance de cette réalité, et ils en profitent, car elle est à leur avantage.

Ce fonctionnement est connu. Du côté des employeurs, certains salariés ont soudainement changé de nom en 2007 en signant leur nouveau CDD. La photo d’identité ne correspond pas non plus, mais tous les noirs se ressemblent, n’est-ce pas ? Du côté de l’état, les contrats de travail signés apportent des recettes car les travailleurs sans-papiers cotisent et paient leurs impôts.service des impots

En quoi est-ce avantageux de faire travailler des sans-papiers ? Schématiquement, l’administration ferme les yeux lorsque l’argent entre dans les caisses, mais gronde dès qu’il s’agit d’en sortir. Avec les contrats sous un faux nom, les sans-papiers n’ont aucun droit : pas d’arrêt maladie possible et pas de droit au chômage. En somme, pas de frais pour l’état, uniquement des entrées d’argent.

Pour les entreprises, ces travailleurs ne peuvent pas, avec ces contrats, réclamer d’indemnités en cas d’accident du travail. Cela signifie des économies conséquentes et la possibilité de prendre plus de risques sur les chantiers1. Après un accident, on « découvre » que le travailleur était sans-papier et on le met dehors sans droits. Le statut de travailleur sans papier permet à l’entreprise de faire pression sur celui-ci. Le « clandestin » est constamment poursuivit par la peur d’être arrêté suite à un contrôle aléatoire de la police ou dénoncé.

Sans-issue ?

Comme souvent lors des campagnes présidentielles, le programme du parti socialiste promettait des régularisations au cas par cas. Les circulaires qui ont suivi l’élection ont données un critère simple : il fallait justifier 8 mois de travail au cours des 24 derniers mois.service de régularisation

Dans l’Oise cette exigence est facilement remplie par une bonne partie des sans-papiers, mais malheureusement les fiches de paye ne sont pas à leur nom. En effet la circulaire de 2007 les a forcés à travailler sous une identité d’emprunt. Bien qu’ayant travaillé beaucoup plus que 8 mois, ils ne peuvent donc pas être régularisés ainsi.

Ce n’est pas par humanité que les sans-papiers, dont un très grand nombre sont connus de l’administration, ne sont pas tous expulsés. C’est parce que les expulsions coutent cher : arrestation, centre de rétention, aller-retour pour deux policiers, primes diverses pour ce genre d’opération… Dans ces conditions, le gouvernement préfère laisser sur le territoire des personnes qui sont sources de recettes fiscales.

Du coté des employeurs, il est tout à leur avantage de maintenir un vivier de travailleurs sans droits pour tirer à la baisse les salaires. Ils ont besoin de cette main d’œuvre pour des métiers difficiles : après leur régularisation les sans-papiers mettent la plupart du temps moins d’un mois à se faire embaucher dans l’Oise.sans papiers

A l’heure ou des dirigeants veulent imposer des leçons de morale au peuple, nous ferions mieux de prendre exemple sur les sans-papiers. Leurs luttes collectives pour obtenir droits et libertés sont des modèles de solidarité. En 2009 ils ont organisé un vaste mouvement de grève nationale rassemblant plusieurs milliers d’entre eux.

Depuis, à Creil, 68 travailleurs sans-papiers occupent en permanence la Bourse du travail pour obtenir leur régularisation. Dans cette lutte, ils ont tout perdu : leurs emplois, leurs logements… Ils tiennent bons depuis plus de trois ans et demi pour obtenir la régularisation des derniers d’entre eux. En parallèle, ils  ont été présents et actifs dans la plupart des mouvements pour défendre les droits du travail. Des citoyens que nous pouvons accueillir à bras ouvert !

[1] Le BTP où travaillent beaucoup de sans-papiers est un secteur dangereux :

http://www.inrs.fr/accueil/header/actualites/statistiques-BTP-2011.html

Version téléchargeable: tract 23 sans papiers sans droits

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Silence… Y’en a qui dorment !

Le peuple dort paisiblement. Les veines remplis d’un somnifère des plus efficaces : l’argent ! Il remplit sa vie, la rendant pauvre, terne et dénué de tout sens. Chaque matin, inlassablement, il se lève avec comme seule idée en tête, d’aller gagner sa vie. Amasser de l’argent qui lui servira à payer toute les conneries que la publicité lui aura vendues et qui lui permettrons d’être quelqu’un. Quelqu’un aux yeux des autres, quelqu’un aux yeux de la société.

Si on demande à une personne, ce qu’il fait dans la vie, il vous répondra par son travail. Ce qui nous définit humainement et socialement ce n’est pas notre être, nos activités, nos passions, nos rêves, mais le travail que nous effectuons quotidiennement. Celui qui nous fatigue, nous fait répéter chaque jour les mêmes gestes, nous éloigne de proches, nous fait oublier d’être des amants, des artistes, des citoyens. Nous sommes simplement des travailleurs, qui nous soumettons au travail pour acquérir ce précieux graal qu’est l’argent.

roule ta pierrePlutôt qu’un simple moyen, il est devenu le but ultime à atteindre afin de prouver aux autres sa propre valeur. C’est cette quête de l’argent, vendue par la publicité omniprésente et ce modèle capitaliste qui nous endort et nous empêche de voir la réalité.
sysiphe penseur
Car la réalité est difficile à regarder. Alors que dans les pays occidentaux on se gave de superflu, les trois quarts de la planète ont faim et subsistent avec les miettes que nous leurs laissons. Pour faire des riches, il faut des pauvres. Pour pouvoir vivre dans l’opulence, il faut que d’autres vivent dans la misère. Dans les pays du sud on se bat pour survivre face à la machine capitaliste, dans les pays du nord on se bat pour le sacrosaint pouvoir d’achat. Vous pouvez tout détruire. Absolument tout ! Mais par pitié, laissez nous notre pouvoir d’achat. Ainsi, tout le monde est trop occupé pour voir réellement qui sont les voleurs qui nous asservissent à la tête de ce système voyou.

Voilà les grands méchants, ceux qui pillent et détruisent notre monde. Nous ne sommes que les pauvres victimes innocentes. Non, nous ne sommes pas des victimes. Nous sommes coupables. Coupables par nos actes, coupables par notre immobilisme, coupable par notre asservissement volontaire. Nous avons notre part de responsabilité dans ce désastre.décroissanceSi le système nous à bercé, nous avons accepté de fermer les yeux et de nous endormir paisiblement. Le regard éteint, nous écoutons la voix de nos gourous nous incitant à travailler toujours plus pour consommer toujours plus. Nous nous complaisons dans cette inertie ambiante qui nous empêche de penser par nous même. Il ne nous reste plus qu’à ingurgiter toutes les idées prédigérées qu’ils nous servent à longueur de journée.

« Ne surtout pas culpabiliser les gens », nous disent les grands noms de l’écologie télévisée. Chut, le bon citoyen, lui, travaille et consomme pour relancer la croissance, alors n’allons pas l’embêter avec ces futilités. Montrons lui plutôt qu’un robinet fermé pendant que l’on se brosse les dents fait de lui un véritable sauveur de l’humanité, un écolo, un vrai. Les plus hardis se risquerons même à choisir la boite de maïs bio plutôt que celle habituelle dans les rayons de leur supermarché préféré et deviendrons des héros de l’écologie.  Et le soir devant TF1, nous pourrons constater avec fierté, du haut d’un hélicoptère, la beauté des paysages que nous venons de sauver.

Au contraire culpabilisons. Culpabilisons chaque citoyen pour que chaque jour, à chaque fois que nous effectuons un acte, nous réfléchissions à ses conséquences sur le monde et sur la société. Pour changer il faut être conscient. C’est cette conscience du monde qui nous entoure et de l’influence de nos  actes qui nous manque cruellement. Culpabilisons chaque citoyens pour qu’à chaque fois que nous achetons un vêtement nous nous demandions qui l’a fabriqué et dans quelles conditions. Pour qu’à chaque fois que nous allons dans un supermarché nous pensions aux conséquences que ce mode de consommation engendre au niveau environnemental et social. Culpabilisons, non pas pour montrer du doigt le bon et le mauvais citoyen, mais pour sans cesse se remettre en question et construire ensemble des alternatives viables et justes.

penseur sur déchetspenseur déchets

La victime, elle, ne peut rien faire. Elle subit et souffre en silence. Mais si nous sommes coupable et non victimes, c’est que nous avons le choix, c’est que nous avons le pouvoir de changer les choses. Réveillons nous de ce long sommeil et devenons des acteurs de ce monde. Refusons l’individualisme que le capitalisme instaure, pour refonder une société consciente et responsable. Une société sobre et vivante.

Version téléchargeable: Tract 22 Silence Y en a qui dorment

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Que se passe-t-il en Grèce ?

Dernièrement on n’en entend plus parler de la Grèce. On pense ainsi qu’elle a surmonté ses problèmes et qu’on nous ne dérangera plus avec. La vérité est que la situation continue de se détériorer, mais certaines personnes choisissent tout simplement de supprimer les faits.

L’état grec a accordé des prêts d’une valeur de 170 milliards d’euros pour recapitaliser ses banques et aider son budget. En même temps, le gouvernement grec s’est engagé à prendre une série de mesures qui contribuera à accroître la compétitivité, à devenir plus productif et à se redresser financièrement. Mais quelles sont toutes ces mesures ? Et quel est l’avantage de ces prêts ?

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Les mesures prises

Mise en concurrence. Pour qu’un pays soit compétitif, il doit pouvoir vendre ses produits à moindre coût. Une façon d’y arriver est de réduire les dépenses pour le paiement des travailleurs.

Ainsi, des mesures ont été prises pour la réduction des salaires et l’augmentation des heures de travail. Les CDI ont pratiquement disparu. Il est devenu plus facile pour les entreprises de licencier des travailleurs, et les employés sont obligés d’obéir à tous les ordres de l’employeur.

Actuellement le salaire minimum est de 510,95 euros pour un nouvel employé, il a diminué de 22%. Un ingénieur payé 1200 euros par mois pour 10 heures de travail par jour est considéré bien payé.

Pour que le patron n’ait pas d’obligations par rapport à ses employés, un nouveau type de « contrat » est conçu : au lieu d’un contrat CDI ou CDD, le travailleur fournit ses services en tant que partenaire et pas en tant qu’employé de la société.

L’employeur n’est donc pas obligé de payer les congés ou les primes sociales à l’employé. Il l’utilise quand il veut sans horaire fixe et bien sûr l’employeur peut licencier son employé tout simplement en lui disant d’arrêter leur partenariat. Dans ce contexte, le taux de chômage officiel (taux calculé, toujours inférieur au réel) a atteint 26,4% en Décembre 2012 et le taux de chômage des jeunes de 15-24 ans s’élève à 57,5%.

En même temps, les travailleurs, par peur du licenciement, sont contraints d’accepter des augmentations des heures de travail, des augmentations de la charge de travail et des réductions de leur salaire.

Vente des services publics et privatisations. Les biens sociaux (l’eau, les télécommunications, l’électricité, les trains) étaient gérés par des entreprises publiques qui étaient peu chères et qui fonctionnaient pour le bénéfice des citoyens.

Sous couvert d’être nuisibles pour l’économie, ces sociétés publiques sont en vente ou ont déjà été vendues à très bas prix à des entreprises privés. En même temps, des terrains publics, des ports et même des îles se vendent à des prix dérisoires.

grece manifestation

Réduction des charges publiques. Afin d’économiser de l’argent pour payer les dettes, l’état grec a baissé les dépenses sociales, par exemple des retraites, des hôpitaux (diminution du personnel et du matériel médical entraînant une augmentation des décès dans les hôpitaux) et les dépenses pour l’éducation publique (ce qui baisse le nombre d’étudiants ayant accès à l’enseignement universitaire, et ce qui baisse le niveau culturel des grecs).

Les conséquences

Dans ce contexte, 20,1% de la population totale vit en dessous du seuil de pauvreté, fixé à 7 178 euros par an pour un individu et à 15 073 euros pour une famille. La Grèce a le pourcentage le plus élevé de pauvres et de personnes socialement exclues (27,7%) parmi les pays de l’UE-27, après la Bulgarie, la Roumanie, la Lettonie, la Lituanie, la Hongrie et la Pologne.

Il est maintenant clair que toutes ces mesures ne sont pas prises pour la réduction de la dette ou le «rétablissement» et l’ « assainissement » de l’économie. Elles sont prises pour créer une nouvelle réalité où le capital local et les investisseurs étrangers trouveront des nouveaux territoires à exploiter et les travailleurs seront transformés en esclaves sans droits aux soins de santé, à un salaire correct, et à une vie digne.

Les prêts que la Grèce a pris engagent l’état pour plusieurs décennies, l’obligent à suivre des ordres de l’Union Européenne, et à accepter des accords contre ses intérêts. Tout ceci lui fait perdre son indépendance et sa capacité à s’autodéterminer.

Peut-on dire que toutes ces mesures contribuent à la lutte contre la crise financière ? Bien sûr! Ceux qui ont construit toutes ces mesures fournissent une solution à leur crise. Ils trouvent des nouveaux marchés, des travailleurs pas chers, des territoires à exploiter. C’est ça la solution pour eux. Jeter le poids de la crise qu’ils ont créé sur le dos du monde!

Les méthodes du gouvernement

Afin d’imposer cette nouvelle réalité, sans rencontrer d’obstacles, le gouvernement grec a construit un système d’apaisement social et de répression.

Quotidiennement les medias cultivent la peur disant que si on ne prend pas de nouvelles mesures le pays risque de faire faillite. Les politiciens promettent à chaque fois que les mesures qu’ils prennent seront les dernières à prendre. Ils disent que c’est pour le bien de l’économie et du peuple.

Et comme si cela ne suffisait pas, on cultive chez les citoyens européens l’impression que les grecs sont des voleurs et des paresseux, pour éviter qu’ils les soutiennent ou qu’ils soient solidaires. Dans le même temps, les tentatives de résistance contre l’austérité de la part des employés, des chômeurs et des étudiants en faisant des grèves et des manifestations, rencontrent une violence policière très intense.

police in the grece

Pendant les manifestations, il y a systématiquement utilisation des gaz lacrymogènes, des matraques et des arrestations. Cette violence peut même entraîner la mort : il y a eu 2 morts par asphyxie dans les 3 dernières années.

Mais… pourquoi se soucier de l’état de la Grèce quand d’autres pays vivent dans une crise permanente ? Le phénomène de la Grèce n’est pas isolé de la France, l’Allemagne et d’autres pays européens.

Chaque fois que le capitalisme se trouve en crise, afin de se sauver, il exploite plus intensivement ses travailleurs et les pays faibles qui ont à offrir des richesses naturelles et de la main d’œuvre. Ainsi, le capitalisme se retourne même contre les peuples des pays les plus forts.

Tout ce que les peuples ont acquis avec leurs propres luttes (libertés, droits sociaux, droits du travail), les capitalistes le récupèrent. Nous voyons que, petit à petit, tout ce que les Grecs subissent arrive en France. C’est pourquoi nous devons nous unir et dire un grand NON à cette attaque…

texte en grèqueMerci à la diaspora grecque pour ce texte.

Version téléchargeable: tract 21 situation de la Grece

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NO TAV – A quoi sert un TGV ?

A quoi sert un TGV ?

A priori, un train est un moyen de transport et permet donc de se déplacer d’un point à un autre. Depuis les années quatre-vingt-dix, une nouvelle ligne de train à grande vitesse est en projet entre Lyon et Turin. Ses promoteurs expliquent vouloir diminuer d’une heure le temps sur le trajet entre Paris et Turin, qui est actuellement de cinq heures trente. En réalité, leurs motivations sont toutes autres.

Les régions et les villes sont mises en compétition les unes avec les autres. Du point de vue des élus locaux, il faut donc attirer des investisseurs, des entreprises, des cadres… Pour cela, il faut être attractif, mener des projets d’envergure, travailler son image de marque. C’est par exemple pour cela que Nantes veut construire son aéroport international. C’est pour cela aussi que Rhône-Alpes veut construire sa nouvelle ligne de train à grande vitesse.

D’autre part, les entreprises de travaux publics, les fabricants d’infrastructures et de trains, sont eux aussi en compétition avec leurs concurrents internationaux. Pour survivre ils vont devoir rapidement trouver leur place sur des marchés en expansion, notamment en Asie. Des lignes comme Lyon-Turin, au-delà de l’intérêt économique à court terme, sont surtout des démonstrations de savoir-faire pour pouvoir vendre à l’étranger.

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La liaison ferroviaire déjà existante entre Lyon et Turin est largement sous utilisée, tant au niveau fret que voyageurs. Les hypothèses sur l’évolution du trafic transalpin, routier et ferroviaire, établie dans les années quatre-vingt-dix pour justifier le projet, se sont avérées totalement surestimées. Une ligne à grande vitesse est beaucoup plus qu’un moyen de transport, c’est un outil politique et économique et c’est à ce titre qu’il faut y réfléchir.

Pourquoi s’opposer à un train ?

Des collectifs NO TAV (Tren Alta Velocità = TGV) sont actifs depuis 1992 côté italien, ce sont les habitants du Val di Susa qui se sont mobilisés les premiers. Très déterminés, ils entreprennent de nombreuses manifestations (jusqu’à 80 000 personnes) et actions d’oppositions pour empêcher les travaux. Pour continuer de faire avancer les travaux par la force, jusqu’à 1000 policiers par jour sont envoyés pour effectuer des carottages. La contestation s’organise maintenant des deux côtés de la frontière.

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Les opposants au Lyon-Turin ne se basent pas sur un refus égoïste de voir passer dans leur jardin un train qui serait utile à l’intérêt général. Au contraire, ils remettent en question l’utilité même de cette nouvelle ligne et réfléchissent en profondeur à l’idée de bien commun : quelles vont être les conséquences de la construction et que pourrait-on faire d’autre avec le même budget ?

Le problème est simple : pour pouvoir aller vite, un train doit aller relativement droit. Dans les régions montagneuses, il faut donc creuser des tunnels et construire des viaducs pour faire passer une ligne à grande vitesse. Tout cela a des conséquences majeures en termes de coût, mais aussi du point de vue social et écologique.

Priorités budgétaires et sociales

L’objection est bassement comptable : construire des lignes à grandes vitesse, c’est dépenser de l’argent pour diminuer le temps de parcours entre des métropoles. Du point de vue global, on pourrait choisir plutôt de donner la priorité aux transports locaux dont les réseaux sont délaissés et mal en point faute de moyens.

Traverser les Alpes est particulièrement difficile, donc coûteux. La cour des comptes[1] a confirmé un budget total de plus de 26 milliard d’euros pour l’ouverture de la ligne grande vitesse Lyon-Turin. A titre de comparaison, le déficit de la sécurité social, qui est présenté comme abyssal, était de l’ordre de 13 milliard d’euro en 2012[2]. De la même manière il manque « seulement » 40 milliard d’euros[3] pour remettre le réseau ferré français en bon état de marche.

Tout est question de choix et de priorités : il faut trancher entre avoir un réseau de transport efficace, utile à la population, et mener des projets de prestige, qui sont des rêves d’élus. La construction de TGV diminue les temps de trajet entre un petit nombre de pôles, avec un prix de billet élevé. Il vaut mieux permettre à tous d’avoir accès aux transports, desservir les petites lignes et pourquoi pas gratuitement.

A titre d’exemple, le coût d’exploitation des TER est déjà financé en moyenne à 72% par la région[4]. Etant donné que près de 20% du budget sert à payer les contrôleurs et les guichets, un train gratuit pour l’usager ne couterait pas significativement plus cher à la collectivité. Ce serait un grand progrès contre les inégalités sociales, pour la mobilité de tous et vers une société paisible, où on ne criminalise pas les fraudeurs. Au contraire, la privatisation progressive de la SNCF tend à augmenter les prix, et à dégrader les services aux usagers jugés non rentables.

Dommages écologiques

Nous vivons une époque où l’urgence écologique nous est rappelée presque quotidiennement. Chacun ferme donc consciencieusement le robinet au moment de se brosser les dents, car « les petits gestes comptent ». En revanche, les gouvernements sont prêts à tout pour limiter l’érosion de la croissance économique, même ce qui nuit directement à l’environnement.

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Vouloir aller toujours plus loin, toujours plus vite, dépasser toutes les limites, est nocif pour notre environnement. Le train a toujours eu une bonne image du point de vue développement durable. Cependant, les trains à grande vitesse, sont beaucoup plus gourmands en énergie que les trains classiques. De plus, construire deux cent kilomètres de ligne à grande vitesse et creuser cent vingt kilomètres de tunnels en pleine montagne n’est pas anodin.

Ce type de travaux implique un transport routier intense pour environ vingt ans, à la fois pour déplacer le matériel et pour évacuer les quantités gigantesques de déblais produits. Sur le long terme, ces déblais devront être définitivement stockés sur place. Pour compliquer les choses, de l’uranium, du radon et de l’amiante sont présents dans les massifs à creuser.

Un autre risque concerne les écoulements d’eau dans les massifs. Le creusement de tunnels modifie le trajet de l’eau à travers la roche et conduit donc à l’assèchement de sources. Les chantiers produiront aussi de l’eau chaude chargée en souffre qu’il faudra stocker sur place, dans des piscines en plein air. Inévitablement, les cours d’eau et les nappes phréatiques seront pollués.

Qu’avons-nous à perdre avec ce chantier ? La Maurienne, le massif de Belledonne, ou le Val Susa…Car le massif alpin est fragile. Ensuite, ce chantier signifie qu’une fois de plus on préfère le prestige et le profit à l’utilité sociale.

Plus d’informations sur le Lyon-Turin : www.no-tav-savoie.org

En italien : www.notav.info


[2] « Sécurité sociale: un déficit moins élevé que prévu en 2012 », Le Figaro, 01/10/2012

[3] « Pour des trains à l’heure, il manque 40 milliards… », L’Usine Nouvelle, 13/01/2011

[4]Rapport de la CESE, «  L’ouverture à la concurrence des services ferroviaires régionaux de voyageurs », juillet 2012 ; p35.

Version pdf : tract 20 NO TAV-A quoi sert un TGV? (Tract plié, première page à la fin et le reste est dans l’ordre)

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