Défendons l’égalité des droits !

Jusqu’en 1992 l’organisation mondiale de la santé a considéré l’homosexualité comme une maladie mentale. Il existe encore des gens convaincus  que l’homosexualité est un vice, ou une perversion et qu’elle peut se soigner.  Ils sont encore plus nombreux à simplement trouver l’homosexualité « anormale » et à ne pas pouvoir concevoirque l’on puisse vivre heureux sans être hétérosexuel. Il est donc impensable pour eux que des couples homosexuels puissent avoir une vie de famille.

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Le collectif « la manif pour tous » se situe exactement dans cette incapacité à comprendre. Ils sont opposés au projet de loi ouvrant l’accès au mariage à tous et ils nous expliquent pourquoi :

Nous défendons le mariage qui unit un homme et une femme, constituant le fondement de notre société et qui permet aux enfants de s’épanouir dans un cadre durable et harmonieux.

Leur  message  est  donc : homosexuels, vos couples sont précaires et disgracieux, à ce titre nous vous refusons des droits. L’argumentation est construite autour de l’idée que la famille homoparentale s’oppose à  l’épanouissement de l’enfant et à la nature humaine :

  1. La première idée oublie la réalité sociale, les enfants de couples homosexuels existent déjà. Ce qui peut  surtout leur nuire c’est qu’ils ont à subir les préjugés d’un  environnement homophobe, que le collectif « la manif pour  tous » participe à entretenir. L’orientation sexuelle n’a  jamais fait un bon ou un mauvais parent.
  2. La prétendue  nature humaine  renvoie à  un héritage religieux, ici catholique. Celui-ci décrète comme couple équilibré : « un papa, une maman et des enfants ».  Nous pensons que cette structure familiale n’est que le fruit  d’une construction sociale et culturelle. Aucune religion n’a  à imposer son avis sur le mariage civil !

Les débats concernant la procréation médicalement assistée et la gestation pour autrui servent à brouiller les pistes. Ces débats sont de l’ordre éthique et ils se posent strictement dans les mêmes termes pour les couples hétérosexuels et homosexuels.

Revendiquer l’égalité des droits ne revient pas à soutenir le gouvernement. Au contraire c’est faire pression sur ces « socialistes » pour que leur mandat ne soit pas qu’une suite de reculs sociaux. De plus, nous ne voulons en  aucun cas faire l’apologie du mariage et de ce qu’il représente.

Cependant à l’heure actuelle, cette loi est un dû pour les homosexuels : mêmes droits pour tous face aux institutions, donc au mariage, à la filiation et à la possibilité d’adopter.

Ne les laissons pas nuire aux droits d’autrui en paix !

A Compiègne, un rassemblement des opposants au mariage pour tous est prévu à la salle de rencontre de la Victoire, le lundi 11 mars à 20h. Ce rassemblement a pour objectif de préparer leur manifestation nationale du 24 mars. Philippe Marini, maire de Compiègne et sénateur de l’Oise est annoncé en invité d’honneur.
Nous ne développerons pas ici les argumentations, les amalgames et les grossièretés homophobes des portes paroles du mouvement « la manif pour tous ».  Comme pour nous, leurs propos vous choquent ? Venez donc au contre-rassemblement, rendez-vous :

Lundi 11 mars – 19h30 – Compiègne
Croisement rue Firmin / rue de Normandie
Avec banderoles, sifflets et mégaphones

Les escargots ? Hermaphrodites et heureux !

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Vous pouvez trouver notre tract au format pdf ci dessous
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Alors qu’enfant je le montrais du doigt

Il pue. Il dort derrière les bancs du métro. Bruits de foule. Bruit de train qui entre en gare. Il se réveille, se déplace, s’assoit dans un autre coin. Il ferme les yeux et pense.
S’il n’y a pas morts d’hommes, peut-on parler de désespoir ? Car tout de même quand viens le soir, je dors sur les trottoirs de la ville.

S’il n’y a pas morts d’hommes, comment qualifies-tu ma situation ? Toi qui dors sous le toit d’une maison alors que moi je dors sous les ponts.
Sous les ponts, humant les odeurs de rouilles et de pisses que je couvre avec celle du cannabis et de l’alcool et de la colle que je sniffe et qui suintent par les pores de ma peau.
J’ai un billet en poche qui ne me sert plus à rien. Cent francs dans les poches dont on m’a refusé le change en deux mille un. Vous n’avez pas de pièces d’identité. Vous n’avez pas d’adresse Monsieur ! Mon domicile : la ville. La ville entière ! Pas de code postal. Pas de numéro de rue. Mon adresse, c’est mon prénom : Toto. On m’appelle Toto. Toto le clodo. Toto qui braille dans le métro. J’ai la tête ronde et les yeux ronds.
Hein ? Dis-moi ? Si je ne suis pas mort d’homme ? Alors je suis quoi ? Voyons ! Un pauvre type qui veux crever à tort ou à raison !
Tu dis qu’il n’y a pas morts d’hommes. Il y a quoi déjà ? L’espoir ? Ah ! Oui ! Ça ! Mais c’est quoi ?
Je ne me
souviens pas en avoir eu. De vos « Tenez bon ! » je ne veux plus. Il y aura mort d’homme si cela continu.

Ne me provoquez pas.
Toto se lève. Toto s’arrête de penser. Abandonne ses affaires. Quitte la gare. Monte les escaliers. Clopine sur le trottoir. Longe les quais. Toto met des cailloux dans ses poches. Emprunte le pont pour s’élever au dessus du fleuve. Toto enjambe la rambarde avec difficultés et tombe dans la flotte aussitôt. Toto a fait plouf dans l’eau, froide et noire. Des remous, des bulles, des vaguelettes. Puis l’écume disparait.
La nuit. Bruits d’automobiles. Lumières de Paris. Reflets sur l’eau.

R.M.

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Transport Castor

L’un des nombreux problèmes des centrales nucléaires est la gestion des déchets nucléaires. Il en existe deux types principaux: ceux issus de l’exploitation des mines d’uranium (déchets liquides, solides et poussières laissés à l’abandon) et ceux issus de l’utilisation de l’uranium en tant que combustible.

Combustible nucléaire irradié
Une fois utilisé par nos centrales, le combustible devient un déchet radioactif nommé combustible irradié. Il est traité à l’usine de la Hague, ce qui consiste à le séparer en 3 sortes :
les déchets ultimes (4%) : ce sont les plus dangereux car ils contiennent 99% de la radioactivité totale des déchets. Ces déchets posent un énorme problème sur le long terme car ils peuvent mettre plusieurs centaines de milliers d’années à se dégénérer totalement.
le plutonium (1%) : il est réutilisé pour, par exemple, fabriquer des bombes atomiques.

Que deviennent les 95% restant ?
L’uranium appauvrit est le déchet le « moins » dangereux, il ne faut cependant surtout pas le relâcher à l’air libre car il est quand même très nocif pour la santé.
Pendant moins de 50 ans les pays nucléarisés ont rejeté plus de cent milles tonnes de déchets radioactifs dans différents océans, solution très pratique et peu coûteuse mais interdite depuis seulement 1993.
A présent il est envoyé en très grande partie dans une usine d’enrichissement en Sibérie pour qu’il soit « recyclé ». Mais moins de 10% de ces déchets reviennent en France en « uranium enrichi », le reste est stocké à l’air libre. Ainsi, seulement 10% des déchets radioactifs initiaux sont réellement recyclés, très loin des 96% annoncé par Areva. Vous avez évoqué le nucléaire comme énergie renouvelable ?

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Les déchets traités à la Hague proviennent de toute la France, mais aussi d’autres pays européens. Mercredi 12 décembre dernier un train contenant 21 barres de combustibles usées (comparable à la radiation totale libérée à Tchernobyl) provenant de Borseele (Pays-Bas) est passé par Compiègne. Dangereux ? Ne vous inquiétez pas, il n’en passe qu’un tout les deux mois ! Leur petit nom est « train castor ».

Et si Cro-Magnon nous avait laissé des déchets nucléaires ?
De fait, nous n’avons aucun moyen de garantir que nos déchets nucléaires soient absolument protégés. Même si c’était le cas, la question de la gestion des déchets nucléaires n’est pas qu’un débat technique. Quelle que soit la méthode de stockage imaginée, aussi sûre soit-elle, il est absolument impossible de prévoir sur des échelles de temps longues comment évoluera l’humanité. Qui peut affirmer que les archéologues du futur ne chercheront pas à savoir ce que nous cachions avec tant de soin ? Qui pense que sur 100 000 ans les couches géologiques sont immobiles ?

Des déchets durables
Pour défendre le nucléaire, un argument actuellement à la mode est de le décrire comme écologique, car la production d’énergie a lieu sans émissions directes de CO2. Le problème des déchets est alors vu comme un moindre mal face à l’urgence de l’effet de serre. Cela consiste uniquement à repousser sur les générations futures un problème que nous n’avons pas su traiter. De plus, le nucléaire civil est l’emblème d’une société qui dépense son énergie sans compter, sans but et sans réfléchir aux conséquences.

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Une majeure partie de l’énergie que nous produisons est gaspillée. En premier lieu, un gaspillage visible directement : un quart de la production agricole mondiale produite est jeté sans avoir été consommée, la nuit les enseignes publicitaires sont allumées, les objets jetables sont à peine utilisés et déjà mis à la poubelle… La liste est longue mais elle cache un autre type de gaspillage encore plus large : le monde économique ne peut pas fonctionner sans nous vendre en permanence toujours plus de biens.

Le nucléaire est un choix de société
Au Japon, l’énergie nucléaire représentait 30% de la production d’électricité avant Fukushima. La fermeture de toutes les centrales a entrainé une augmentation globale de… 4 % la consommation nationale d’énergies fossiles. La plupart des énergies fossiles ne sert pas à produire de l’électricité, mais à fabriquer des appareils électroménagers, des sacs plastiques, des voitures ou encore sert à faire rouler ces dernières.
La question de savoir quelles solutions technologiques, quels modes de production d’énergie nous voulons pour le futur, est secondaire. Le plus urgent est de savoir ce que nous voulons produire et pourquoi, il s’agit d’un choix politique. Aujourd’hui nous produisons ce qui est utile à l’enrichissement d’une petite partie de l’humanité. Selon le crédit Suisse, 14 millions de millionnaires possèdent un tiers des richesses mondiales, à l’autre extrême selon l’ONU 1 personne sur 7 est sous-alimentée. Si nous choisissions de produire ce qui est réellement utile à l’humanité, faudrait-il autant d’énergie?

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tract 9 Transport castor et déchets nucléaires

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Mariage pour tous ! (ou pour personne)

Le mariage civil ? Qu’est ce que c’est ?
Petit rappel historique : le mariage civil, instauré le 20 septembre 1792 suite à la révolution française, a constitué une alternative au mariage religieux, tout en reprenant ses principes moraux, et a permis d’officialiser une union de 2 personnes de sexes différents.
A l’époque l’organisation sociale et familiale, dont on a encore du mal à se défaire totalement, étaient éminemment basées sur l’autorité du père (nommé aussi patriarcat). Le mariage permettait donc à la femme d’exister socialement, mais toujours par le biais de son mari.
Il faut attendre 1938 pour voir disparaître le texte selon lequel « le mari doit protection à sa femme et la femme obéissance à son mari » et la notion de « chef de famille » disparait seulement en 1970 ! Alors qu’au regard de la loi les époux sont véritablement égaux, les mentalités sur le rapport de domination conjugal mettent encore du temps à évoluer. Ce qui explique, par exemple, que le viol conjugal n’a été reconnu comme un délit que depuis… 1992 !

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Qu’est-ce que le registre de mariage stipule exactement ?
En réalité il y a peu de différences concernant les droits et les devoirs pour les mariés par rapport aux pacsés, les voici :
Droits :
– filiation automatique lors de la naissance de l’enfant
– possibilité de faire une demande conjointe d’adoption
Devoirs :
– solidarité de dette pour l’éducation des enfants
– obligation de fidélité

Tout comme le pacs, le mariage implique de vivre sous un même toit et que chaque membre devra assurer les dettes de l’autre et lui fournir une aide matérielle et de logement (dans la mesure de ses moyens).
Concernant les devoirs, la principale différence réside donc dans la notion de fidélité qui est établit officiellement. Cette promesse repose sur le concept du « grand amour » et a pour but de sécuriser l’engagement, pris à un instant donné, des deux époux sur le long terme.

Mais alors, pourquoi les homosexuel(le)s réclament ce mariage à corps et à cri ?

Le mariage donne des avantages sociaux et économiques non-négligeables. Le thème le plus abordé concerne généralement l’adoption. En effet, ont le droit d’adopter :
– les couples mariés de plus de 2 ans ou ayant plus de 28 ans
– une personne seule de plus de 28 ans

Mais les homosexuels peuvent donc très bien adopter en monoparental !
Certes, mais l’un des deux parents n’a aucun droit légal sur l’enfant ce qui pose des problèmes en cas de séparations, mort etc. des conjoins.

Oui mais au fond, qu’est ce que vous voulez ?
Il ne faut pas oublier que beaucoup de pays considère l’homosexualité comme un crime. Il y a 5 pays (l’Iran, la Mauritanie…) qui condamnent encore l’homosexualité par la peine de mort ! Dans 76 autres, comme la Chine ou le Maroc, la peine encourue peut aller jusqu’à la perpétuité. En 2008, parmi les 192 Etats Membres de l’ONU seuls 66 pays ont signé la Déclaration sur la dépénalisation universelle de l’homosexualité. Les Etats-Unis et la Russie ont refusé.
La France reconnait bel et bien l’existence du couple homosexuel, mais n’est en aucun cas un modèle à suivre en termes de défense des homosexuel(le)s, pour preuve :
– le taux de suicide des jeunes homosexuel(le)s est 6 à 16 fois plus élevé que celui des hétérosexuel(le)s
– les insultes homophobes et le rejet de l’entourage ou de la famille des homosexuel(le)s sont encore notoire. Selon SOS Homophobie 85% des gays et lesbiennes salariées ont ressenti au moins une fois une homophobie.
L’homophobie est loin d’être un phénomène marginal, notamment chez les groupes d’extrêmes droite et les religieux intégristes. Dans un même temps SOS homophobie s’est fait retirer, le 23 novembre dernier, son agrément qui autorisait l’association à intervenir dans les collèges et lycées après une plainte de la CNAFC (confédération nationale des associations familiales catholiques) pour avoir « porter atteinte aux convictions religieuses et philosophiques des élèves »…
Ce dont il est question ici ne concerne donc pas vraiment la question du mariage homosexuel ou non, qu’il soit religieux ou civique, mais simplement de droits civiques et d’égalités pour tous sans aucune distinction de sexe, d’orientation sexuelle ou tous autres critères. L’Etat doit donc garantir l’égalité des droits même s’il doit faire face aux traditions religieuses qui réunissent encore des dizaines de milliers de personnes, comme à la manifestation du 18 novembre dernier.

Le tract est disponible en pdf ci dessous
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La lutte des Contis sert à tous

L’usine Continental de Clairoix, à quelques kilomètres de Compiègne a fermé en 2009 et les 1200 salariés ont été licenciés. Pourtant en 2007 ils avaient accepté de passer de 35 à 40h sans augmentation de salaire. Contre cette concession, la direction avait promis de maintenir le site ouvert.
Une grande part des salariés (les « contis ») s’est engagée dans la lutte contre Continental pour obtenir des indemnités. Face à l’ampleur du mouvement l’entreprise a finalement cédé et versé les 50 000€ demandés à chaque licencié.

Par cette stratégie, Continental réalise cette année des bénéfices records : 10 milliards d’euros de profits soit 16% du chiffre d’affaire, dont 3 milliards de bénéfices nets cumulés depuis 2010 ! Continental avait tout de même eu l’audace de prétendre à un licenciement pour cause économique à Clairoix (en 2009), alors qu’en même temps l’entreprise ouvrait une usine en Roumanie, pour payer ses salariés à … 400 euros par mois. De leur côté, la moitié des Contis sont encore au chômage. Identifiés comme « contestataires » ils ont beaucoup de mal à retrouver un emploi. A partir d’un certain âge, bien qu’ils soient encore loin de la retraite, certains sont considérés par le « marché du travail » comme inemployable.

Lutte permanente
Attaque aux prud’hommes
Il est essentiel que des salariés comme les Contis aient le courage de se battre. Avec un taux de chômage de 10%, il est facile de menacer et de contraindre les travailleurs à garder le silence. La peur de perdre un emploi devenu précaire, oblige d’accepter toutes les injustices.

Aujourd’hui ce n’est pas parce qu’une entreprise se porte bien que ses salariés vont bien, Continental en est l’illustration. Face à ce constat, les Contis ont décidé de prouver que leur licenciement était abusif.
520 des ex-salariés ont décidé de porter l’affaire aux prud’hommes. Leurs dossiers comprennent notamment leur ancienneté dans l’entreprise, le préjudice causé par le licenciement et les produits toxiques qu’ils ont eu à subir, donc la diminution de leur espérance de vie. Rappelons que l’espérance de vie en bonne santé des ouvriers est de 59 ans. Lundi 26 novembre, le bureau de jugement des prud’hommes n’est pas parvenu à trancher. Les dossiers sont donc renvoyés au juge départiteur qui prendra une décision en février.

Outre l’enjeu personnel pour chacun des Contis, la portée du jugement qui sera rendu est symbolique : notre société accepte-elle des pratiques sociales destructrices pour maximiser les dividendes ?

Pression sur la cellule de reclassement
En parallèle la cellule de reclassement (composée de l’Etat, les dirigeants de Continental et Altedia), mise en place en septembre 2010 pour les contis et qui est restée inutile jusqu’à maintenant en regard à son budget (3 millions d’euros), se rassemble une nouvelle fois le lundi 3 décembre à la sous préfecture. Les Contis seront, une nouvelle fois, présents s’ils veulent que celle-ci joue son rôle.

Prud’hommes : un acquis social important…

Le tribunal des prud’hommes est une instance saisie en cas de litige entre employeur et employé. Les juges, appelés prud’hommes sont à part égales travailleurs et patrons. Ces juges sont élus tous les 5 ans. Ils font partis de syndicats : CGT, CFDT, Solidaires … pour les employés ; MEDEF, CGPME … pour les employeurs. Les prud’hommes permettent de faire jurisprudence et d’éviter la répétition d’injustices dans le cadre du travail. L’importance d’une condamnation aux prud’hommes est aussi symbolique, puisque donnée par la justice française.
Dans 99% des cas, les prud’hommes sont saisis sur la demande des salariés qui considèrent avoir subi une injustice. Cependant la procédure pour saisir les prud’hommes est longue, de quelques mois à quelques années et fournir les preuves de l’injustice est souvent difficile. Rares sont donc les cas qui y sont portés : les salariés qui les saisissent sont ceux qui sont sûrs d’obtenir gain de cause, ou n’ont pas de possibilité de négociation. Dans la plupart des cas un accord à l’amiable est passé pour éviter les prud’hommes, dont on peut voir les procédures avec les acteurs, la durée, la fréquence et les différentes possibilités en fonction des jugements et des parties :

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Qu’on essaye de détruire…
En 2007, 63 conseils des prud’hommes ont été supprimés sur 271. En 2009 la loi sur la rupture conventionnelle d’un contrat de travail limite l’action aux prud’hommes… La tendance générale est de rendre les procédures de plus en plus longues et inaccessibles et en parallèle de pousser à la négociation. Les salariés perdent du poids dans la négociation s’ils ont moins de possibilités d’attaques en justice. Le patronat et les actionnaires gagnent en rapport de force…

… Et qui reste une structure juridique en faveur du patronat
Les employeurs ont autant de représentants que les salariés pour la prise des décisions aux prud’hommes. Derrière cet équilibre apparent, les employeurs sont numériquement très minoritaires par rapport aux salariés. Pourquoi donc leur point de vue compte-t-il pour moitié ? C’est un peu comme si dans un vote chaque voix était pondérée par le capital du votant. Historiquement, l’égalité du nombre de représentant est une grande avancée. Mais ce n’est pas suffisant, actuellement cette « égalité » reconnait le pouvoir de l’argent.
Un autre déséquilibre vient du fait que les employeurs sont beaucoup mieux organisés que les salariés, les premiers sont syndiqués à 90%, alors que les seconds le sont à 7%. Une raison est que cotiser à un syndicat patronal, au MEDEF par exemple, revient à payer une « assurance-licenciement ». En effet, non seulement les syndicats patronaux possèdent la moitié des voix au bureau de jugement, mais ils payent un partie des indemnités fixées par les prud’hommes. Ils sont donc d’autant plus juges et partis.

Vous retrouverez notre tract au format pdf ci dessous
tract 7 contis aux prud’hommes

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A Notre Dame des Landes : Un grand projet inutile

Près de Nantes, dans une campagne tranquille (trop tranquille ?), un projet de construction d’un aéroport voit le jour dans les années 70. Ce projet a été conçu à une époque où l’on pensait que l’avion deviendrait un moyen de locomotion quotidien. Depuis le temps, on s’est rendu compte que le pétrole n’était pas éternel, et que pour faire voler un avion, il fallait bien du pétrole. En plus, il y a déjà un aéroport à Nantes, et il est sous exploité.
Dès que le projet a été rendu public, les habitants qui étaient censés être expulsés pour « l’ intérêt général » se sont rassemblés pour dénoncer ce projet inutile. De toute manière les prévisions d’augmentation du trafic aérien se sont révélées fantaisistes. On a bien cru qu’il serait abandonné mais …

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Pour la gloire de la métropole nantaise, il lui faut son aéroport de dimension internationale pense Ayrault (maire de Nantes avant d’être premier ministre). Le PS (et d’autres) ne pense d’ailleurs pas autrement comme il le montre depuis qu’il est arrivé au pouvoir : tout pour la croissance. Et pendant que la croissance économique suit son cours, les terres agricoles ne cessent de reculer (un département tous les 7 ans)…
Au début des années 2000, le projet a été relancé. Vinci a gagné un contrat très juteux pour réaliser et exploiter cet aéroport. Il s’étendra sur 1800 hectares. Le coût annoncé est de 3 milliards, infrastructures comprises et il sera sans doute plus élevé.
Pour s’opposer à ce projet absurde, les habitants se sont regroupés en association et ont porté de nombreux recours légaux. Malgré la destruction de zones humides (essentielles pour l’équilibre écologique d’une région), de terres fertiles, du non respect des lois sur l’eau et la biodiversité (il y a de nombreuses espèces « rares » sur les lieux), Vinci et l’Etat ont décidé de la réalisation de ce projet à tout prix.
Cécile Duflot (en tant que porte parole d’EELV), avait promis l’année dernière que l’annulation de la construction de cet aéroport serait une condition sine qua none de l’accord entre le PS et les Verts. Pourtant, non seulement elle participe au gouvernement en tant que ministre du logement, mais elle ne fait rien pendant que des centaines de personnes sont expulsées de leurs maisons sur la zone.

Opération César

En opposition, des dizaines puis des centaines de personnes décidèrent d’occuper la Zone d’Aménagement Différée, vite renommée Zone à Défendre pour l’occasion : la ZAD.
Les travaux doivent commencer bientôt.
Alors Hollandus et sa clique décidèrent de convier sur les lieux plusieurs bataillons de CRS soutenus par des hélicoptères. Entre 500 et 1200 légionnaires, pour les batailles les plus rudes, partirent à la reconquête de la ZAD. Très finement, les pouvoirs publics appelèrent ce nettoyage : « opération César »

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Face à eux, se dressent les irréductibles zadistes, composés d’environ 300 personnes squattant les zones vidées par les expropriations des fermes et des logements. Objectif final de l’opération César : casser les dernières maisons.

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Du légume pas du bitume !
Mais déjà l’opération Obelix, un Menhir dans ta face est prévue par les zadistes et sympathisants : une manifestation de réoccupation des terres aura lieu le samedi 17 novembre.
Pour plus d’informations ou des réactions ? Escargots.solidaires@yahoo.fr

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tract 6 Un grand projet inutile Notre Dame des Landes vf

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Jeu de lois – Mme Parisot

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Mme. Laurence Parisot est inquiète (L’Usine Nouvelle 31/10/2012, en couverture) car la France est en crise. Pour la présidente du Medef, la récession économique a déjà commencé : le produit intérieur brut n’augmente plus. Elle explique que cela est dû à un
manque de compétitivité des industries nationales par rapport à leurs concurrents étrangers. La seule solution possible est donc que l’État intervienne pour
déréglementer le marché du travail et offrir des privilèges fiscaux aux entreprises. De son point de vue, à moins d’une action brutale dans ce sens, le déclin
français est inévitable.

Elle a donc salué le rapport Gallois paru en début de semaine, rédigé par l’actuel commissaire à l’investissement et anciennement président d’EADS. Ce rapport a pour but d’augmenter la compétitivité des entreprises française et de stopper le mouvement de désindustrialisation du pays. Il préconise entre autre à mettre en place des politiques voulues depuis plusieurs années par le Medef : baisse des cotisations patronales, hausse de la TVA, gel des salaires à travers le chômage partiel, développement de la filière gaz de schiste…

Le gouvernement a accueilli favorablement la plus grande partie des propositions. Au-delà de quelques divergences, la vision globale de Laurence Parisot et de François Hollande est la même : il faut essayer de gagner à tout prix au jeu de la compétition économique mondiale. Dans cette optique, la stratégie du rapport Gallois est tout à fait cohérente. Mais au fait, pourquoi jouons-nous ?

A quel prix pourrions-nous gagner ?
Le Medef à raison : si l’on accepte les règles du jeu de la compétition internationale, il faut aussi en accepter les conséquences, et elles sont connues. Les droits sociaux doivent mécaniquement être nivelés par le bas, car ils représentent un coût et donc un handicap relatif. De même, il faut privatiser les services publics. Ces services sont d’utilité sociale, c’est-à-dire qu’ils servent à tous. Pour être compétitif, il s’agit donc d’abandonner la santé au profit de … 20 milliards de bénéfices pour les actionnaires (rapport Gallois). Car c’est bien de cela dont on parle, le manque de compétitivité des entreprises françaises : elles ne rapportent pas assez aux actionnaires, ou du moins, elles pourraient rapporter plus.
Pour cela on accepte : nous ne choisissons pas les droits qui nous semblent justes, mais ceux qui sont les moins chers. La compétitivité, c’est la rentabilité qui prime sur l’environnement et l’humain. Notre futur existe déjà, ce sera un mélange : le système de santé anglais, le système d’éducation chilien, le droit du travail chinois et les retraites états-uniennes.
De toute façon, qu’y a-t-il à gagner ?
Cette compétition consiste simplement à courir en avant tête baissée. Il n’y a pas d’objectif : il s’agit uniquement d’accumuler toujours plus et d’augmenter notre vitesse d’accumulation. Pour justifier cette agitation sans but, l’idée est que tout augmente en parallèle : la croissance économique, le progrès scientifique, le progrès social… La croissance économique aurait donc des retombées positives pour l’ensemble de la population. Si cette croyance a pu convaincre en France pendant les trente glorieuses, elle devient de moins en moins crédible à l’heure où au niveau mondial les profits record coïncident avec la misère sociale.
Pour que la compétition internationale fonctionne, il faut que les peuples s’en remettent totalement aux règles du jeu imposées par les lois du marché. Il n’y a pas de choix possible sur les orientations politiques et les individus sont écartés des affaires publiques, au profit des experts. Pour gagner, il faut tirer les bénéfices là où ils se situent : exploiter le Tiers Monde, cultiver la misère sociale… Alors, pourquoi jouons-nous ? Les sacrifices sont énormes et il n’y a rien à gagner. A ce stade, il faut s’arrêter et inventer un autre jeu.

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Tract 5 accord compétitivité-Parisot
 

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Planète déchet

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80% des déchets aquatiques proviennent de l’intérieur des terres (le
reste : des bateaux). 75% de ces déchets sont en plastique. Ceux-ci se
dégradent jusqu’à en devenir invisible à l’oeil nu et former du planctonplastique.
L’ingestion de déchets plastiques tue chaque année des centaines
de milliers d’animaux (dans le Pacific Nord, un poisson sur 10 ingère du
plastique, et selon Greenpeace, 1 million d’oiseaux meurent d’ingestion de
plastique).
Le poisson, présent dans notre chaine alimentaire, se nourrit de
plancton plastique. Les gyres, courant tourbillonnant, forment au coeur une
spirale au milieu de laquelle s’agglomèrent les déchets, l’énergie cinétique en
leur centre est faible. Au milieu des gyres du pacifique nord s’est ainsi créé
une gigantesque plaque de déchets « pacific trash vortex ». Dans cette zone,
la masse de plancton comestible est 10 fois inférieure à celle du plancton
plastique.
Cette plaque qui s’étale des côtes de la Californie au Japon de 22 000
km de circonférence et de 3,4 millions de km² (soit 6 fois la superficie de la
France) est ce que l’on appelle 7ième continent…

 
tract42
 
1271 : Voyage de Marco Paulo
1492 : Voyage de Christophe Colomb
1500 : Cabral atteint les côtes du Brésil
1517 : Magellan entreprend le 1er tour du monde
1997 : L’océanographe Charles J. Moore découvre le septième continent
 
Ce nouveau monde plein de promesses, est l’aboutissement, de certaines
pratiques de consommation et de production, développé avec brio depuis
les trente glorieuses. Dans le top de ces pratiques, nous avons :
Les emballages à usage unique. Reconditionner les bouteilles plastiques
pour les réutiliser ? Quelle idée farfelue ! De toute façon, c’est recyclable,
et c’est bien connu, le recyclage c’est gratuit en argent et en énergie. Et ne
parlons pas de l’obsolescence programmée qui permet de créer des
millions d’emplois ! Emplois avec lesquels les gens pourront gagner plus
d’argent pour se payer 15 frigos dans leur vie au lieu d’un… Bref on vit
dans un monde parfait.
 
Vous pouvez trouver notre tract au format pdf ci-dessous

tract 4 7ème continent vf

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Gestion de la ressource humaine

Des hommes en costumes discutent de la présence d'un espion dans l'entreprise

Des hommes en costumes discutent de la présence d'un espion dans l'entreprise

Des hommes en costumes discutent de la présence d'un espion dans l'entreprise

En janvier 2011, trois cadres de Renault ont été impliqués dans une affaire d’espionnage industriel et licenciés pour faute lourde. Quatre mois plus tard, il s’est avéré que les accusations n’étaient pas fondées et les trois faux espions ont été indemnisés.

Depuis quelques jours, cette affaire revient à la une. En effet, Radio France[1] a diffusé des courriels internes du service communication pendant la crise. Renault avait préparé à l’avance des communiqués de presse en cas de suicide ou de tentative de suicide des cadres accusés et licenciés.

Pour Patrick Monange, militant syndical Force Ouvrière, c’est une preuve du cynisme de Renault en matière de gestion : l’humain devient une simple variable d’ajustement. Pour Benoit Viala, de la société de conseil Havas Paris, c’est un signe de professionnalisme du service communication de l’entreprise, qui s’est préparée à réagir rapidement[2].

Quoi qu’il en soit, pour des étudiants ingénieurs ce genre d’information est révélateur de l’environnement professionnel dans lequel nous allons évoluer. Les vagues de suicides chez France Télécom-Orange[3] et chez La Poste l’illustrent : top-manager ou non, amateur de stress ou pas, nous risquons tous de nous retrouver confrontés – ou de participer – à des pratiques managériales dangereuses.

Ouvrons l’œil et l’oreille, interrogeons les pratiques sociales de nos futurs employeurs. Si les actionnaires maximisent la productivité de leurs entreprises, nous avons le droit de nous organiser collectivement pour défendre des conditions de travail correctes et le respect du droit du travail.

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Une illustration de la mondialisation

L’usine Continental de Clairoix – à 5km de Compiègne – produisait des pneus pour l’industrie automobile (8,5 millions de pneus par an). Un pneu de Clairoix coutait 10€ à la fabrication et était revendu 50€. L’usine était donc largement bénéficiaire, mais le même pneu coute deux fois moins à produire en Roumanie. Suivant un schéma aujourd’hui courant, la direction de Continental a donc décidé d’améliorer sa rentabilité et de produire ailleurs.

Sur les 1 113 personnes qui ont été licenciés, la moitié sont encore sans emploi deux ans et demi après. Une cellule de reclassement a été budgétisée à hauteur de 3 M€ et la mission a été donné à Altédia, une filiale d’Adéco. Les Contis ont commencés à être contactés il y a seulement quelques jours.

Jeudi 4 octobre, Altédia rencontre des représentants de l’Etat et de la direction de Continental pour faire le point sur le fonctionnement de la cellule de reclassement. Les Contis appellent à un rassemblement devant la sous-préfecture afin de faire pression, et de pousser la cellule à remplir réellement son rôle.

Jeudi 4 octobre 2012 La cellule de reclassement – rassemblant l’Etat, la sous-préfecture et Altédia – se réunit à Compiègne. Les Contis appellent à un rassemblement à 14h30 devant la sous-préfecture pour pousser la cellule à remplir son rôle.

 

Jeudi 29 novembre 2012 Rendu du jugement aux prud’hommes. Une vaste manifestation de soutien est attendue devant les prud’hommes de Compiègne.

Historique des Contis ?

Il y a une crise après les cours…

2007 Continental annonce la fermeture du site de Clairoix. Contre la promesse de la direction de préserver les emplois jusqu’en 2012, les ouvriers acceptent de passer de 35 à 40h, d’abandonner leur prime de fin d’année et leurs jours fériés.
Mars 2009 Malgré les concessions faites et les 28 millions d’euros de bénéfices annoncés en 2008, la fermeture du site est annoncée pour mars 2010. C’est le début des grèves des « Contis ». Ils réclament une négociation avec les dirigeants de Continental et l’Etat.
Avril 2009 La demande d’annulation de la fermeture est rejetée. Quand leur demande d’être reçu par un représentant de l’état est refusée, 200 Contis détruisent des bureaux et des ordinateurs à la sous-préfecture de Compiègne.
Juin 2009 Après de nombreuses manifestations, Continental accepte les revendications des Contis. Les ouvriers reprennent le travail jusqu’à la fermeture du site, en échange d’une prime de 50 000 €.
Février 2010 La cour d’Appel d’Amiens condamne 6 ouvriers reconnus coupable du saccage de la sous-préfecture à des amendes de 2 à 4 000€.
Mars 2010 Par obligation légale, Continental propose un reclassement des ouvriers de Clairoix en Tunisie pour 137€/mois.
Septembre 2010 Le cabinet Altédia est chargé du reclassement des contis dans des emplois rémunérés à 80% de leur ancien salaire. Il dispose pour cette mission de 3 millions d’euros.
Février 2011 Xavier Mathieu, un leader syndical des contis, est condamné à 1320 euros d’amende pour avoir refusé de donner son ADN.
Octobre 2011 520 Contis contestent leur licenciement aux prud’hommes. Les bénéfices du site de Clairoix ne justifiant pas des licenciements économiques.
Octobre 2012 600 des 1 113 Contis sont toujours sans emploi. La cellule de reclassement commence tout juste à les contacter…

 

Pour nous contacter/ réagir : Escargots.solidaires@yahoo.fr

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