Une illustration de la mondialisation

L’usine Continental de Clairoix – à 5km de Compiègne – produisait des pneus pour l’industrie automobile (8,5 millions de pneus par an). Un pneu de Clairoix coutait 10€ à la fabrication et était revendu 50€. L’usine était donc largement bénéficiaire, mais le même pneu coute deux fois moins à produire en Roumanie. Suivant un schéma aujourd’hui courant, la direction de Continental a donc décidé d’améliorer sa rentabilité et de produire ailleurs.

Sur les 1 113 personnes qui ont été licenciés, la moitié sont encore sans emploi deux ans et demi après. Une cellule de reclassement a été budgétisée à hauteur de 3 M€ et la mission a été donné à Altédia, une filiale d’Adéco. Les Contis ont commencés à être contactés il y a seulement quelques jours.

Jeudi 4 octobre, Altédia rencontre des représentants de l’Etat et de la direction de Continental pour faire le point sur le fonctionnement de la cellule de reclassement. Les Contis appellent à un rassemblement devant la sous-préfecture afin de faire pression, et de pousser la cellule à remplir réellement son rôle.

Jeudi 4 octobre 2012 La cellule de reclassement – rassemblant l’Etat, la sous-préfecture et Altédia – se réunit à Compiègne. Les Contis appellent à un rassemblement à 14h30 devant la sous-préfecture pour pousser la cellule à remplir son rôle.

 

Jeudi 29 novembre 2012 Rendu du jugement aux prud’hommes. Une vaste manifestation de soutien est attendue devant les prud’hommes de Compiègne.

Historique des Contis ?

Il y a une crise après les cours…

2007 Continental annonce la fermeture du site de Clairoix. Contre la promesse de la direction de préserver les emplois jusqu’en 2012, les ouvriers acceptent de passer de 35 à 40h, d’abandonner leur prime de fin d’année et leurs jours fériés.
Mars 2009 Malgré les concessions faites et les 28 millions d’euros de bénéfices annoncés en 2008, la fermeture du site est annoncée pour mars 2010. C’est le début des grèves des « Contis ». Ils réclament une négociation avec les dirigeants de Continental et l’Etat.
Avril 2009 La demande d’annulation de la fermeture est rejetée. Quand leur demande d’être reçu par un représentant de l’état est refusée, 200 Contis détruisent des bureaux et des ordinateurs à la sous-préfecture de Compiègne.
Juin 2009 Après de nombreuses manifestations, Continental accepte les revendications des Contis. Les ouvriers reprennent le travail jusqu’à la fermeture du site, en échange d’une prime de 50 000 €.
Février 2010 La cour d’Appel d’Amiens condamne 6 ouvriers reconnus coupable du saccage de la sous-préfecture à des amendes de 2 à 4 000€.
Mars 2010 Par obligation légale, Continental propose un reclassement des ouvriers de Clairoix en Tunisie pour 137€/mois.
Septembre 2010 Le cabinet Altédia est chargé du reclassement des contis dans des emplois rémunérés à 80% de leur ancien salaire. Il dispose pour cette mission de 3 millions d’euros.
Février 2011 Xavier Mathieu, un leader syndical des contis, est condamné à 1320 euros d’amende pour avoir refusé de donner son ADN.
Octobre 2011 520 Contis contestent leur licenciement aux prud’hommes. Les bénéfices du site de Clairoix ne justifiant pas des licenciements économiques.
Octobre 2012 600 des 1 113 Contis sont toujours sans emploi. La cellule de reclassement commence tout juste à les contacter…

 

Pour nous contacter/ réagir : Escargots.solidaires@yahoo.fr

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