Introduction
Face à l’image d’Epinal du pêcheur sur sa barque avec sa canne dans un décor bucolique, il est difficile de comprendre comment la pêche a pu, en quelques années, vider la méditerranée dont 90% des « ressources » sont en état de surexploitation.
Techniques de pêche
Lorsqu’on observe de plus près les chalutiers actuels, on observe que la canne à pêche a été remplacée par un grand filet lesté et tracté par le bateau appelé chalut.
Ceux-ci peuvent draguer les fonds marins jusqu’à 1800 mètres de profondeur. Ce lourd filet gratte le fond de l’eau, renversant sur son passage les paysages immergés dont on imagine bien les forêts centenaires de coraux et bouleversant ainsi la vie sous-marine. Il sillonne le fond des océans dans des endroits encore mal connu par les humains, des espaces sombres où la lumière ne pénètre pas.
Ces abysses où vivent des espèces surprenantes. En effet, les études s’accordent à dire qu’on ne connaitrait qu’1% des poissons peuplant les eaux profondes et que l’on découvre une nouvelle espèce toutes les deux semaines. Ces techniques de chalutage permettent de remonter 80 millions de tonnes de poissons par an. Parmi eux, 39 millions de tonnes sont des prises dites accidentelles et ne pourront pas être commercialisées. Ils sont prélevés de leur milieu naturel dans des conditions extrêmes, écrasés dans le fond du filet et souvent implosés par décompression.
Pêche en eau profonde
Il n’y a pas de lumières en dessous de 200 mètres de profondeur, cela implique une forme de vie totalement différente. Pas de photosynthèse, des techniques de chasse et de reproduction qui n’ont rien à voir, on est plutôt dans de l’attentisme et de l’opportunisme. La vie est ralentie pour économiser l’énergie.
La pêche intensive dans ces zones pose ainsi d’autres problèmes :
– on détruit des coraux qui peuvent avoir jusqu’à 4200 ans (le plus vieux connu à ce jour)
– la pêche « accidentelle » des « grands empereurs » qui atteignent leur maturité sexuelle à 25 ans et dont l’espérance de vie est de 160 ans produit sur ces espèces une vulnérabilité biologique bien supérieure à une sardine qui vit entre 3 et 5 ans.
Point info :
Le spécisme est à l’espèce ce que le sexisme est au sexe : une discrimination accordant moins d’importance aux animaux non-humains pour l’intérêt des humains.
L’anti-spécisme ne revendique pas une égalité stricte entre les espèces, mais plutôt de toutes les considérer comme ayant un intérêt à la vie et une capacité de souffrir et/ou de ressentir du plaisir. Pour les industriels, cette considération impliquerait des frais supplémentaires allant à l’encontre de notre cher principe de croissance économique.
Je soutiens qu’il ne peut y avoir aucune raison – hormis le désir égoïste de préserver les privilèges du groupe exploiteur – de refuser d’étendre le principe fondamental d’égalité de considération des intérêts aux membres des autres espèces.
Peter Singer, « Animal Liberation », 1975
La souffrance muette
Beaucoup de poissons arrivent à la surface les yeux et les organes exorbités à cause du changement brutal de pression. La pêche n’est pas sélective et détruit les fonds marins à une vitesse nettement supérieure à celle du renouvellement naturel.
Ainsi, seul 3% des espèces remontées sont commercialisables. Celles-ci seront ouvertes à même le bateau. Ces bateaux-usines sont organisés de façon à prélever et à conditionner un maximum de poissons. Ils possèdent donc tous les équipements : le chalut ainsi que
que les usines de traitement et de conditionnement des poissons. Les poissons se voient donc ôter les intestins puis sont suspendus au cours du conditionnement. La plupart sont déjà morts par suffocation. Les poissons sont-ils conscients de quelque chose ? Peu d’études se sont penchées sur cette question. Une chercheuse (Lynne Snedon) de l’université de Liverpool a cependant mené des recherches sur leurs systèmes nerveux et il apparaît qu’ils sont eux aussi sensibles à la douleur.
En abstract de cette boucherie héroïque, un français consomme en moyenne 40 kg de poisson par an. Tous les bienfaits qu’on lui confère en oméga 3 profitent à l’industrie poissonnière mais nuisent à la biodiversité et parfois à notre santé (ex : les élevages d’atlantiques du Nord sont remplis de métaux lourds).
Point info :
Les graines de lin et les huiles de Colza et de noix sont des aliments très riches en oméga 3.
On a distribué ce tract en forme de poisson. Pour retrouver comment le plier c’est par là:
Tract format pdf:tract 35, surpèche et spécisme
Format .doc: tract 35 surpèche et spécisme