En janvier 2011, trois cadres de Renault ont été impliqués dans une affaire d’espionnage industriel et licenciés pour faute lourde. Quatre mois plus tard, il s’est avéré que les accusations n’étaient pas fondées et les trois faux espions ont été indemnisés.
Depuis quelques jours, cette affaire revient à la une. En effet, Radio France[1] a diffusé des courriels internes du service communication pendant la crise. Renault avait préparé à l’avance des communiqués de presse en cas de suicide ou de tentative de suicide des cadres accusés et licenciés.
Pour Patrick Monange, militant syndical Force Ouvrière, c’est une preuve du cynisme de Renault en matière de gestion : l’humain devient une simple variable d’ajustement. Pour Benoit Viala, de la société de conseil Havas Paris, c’est un signe de professionnalisme du service communication de l’entreprise, qui s’est préparée à réagir rapidement[2].
Quoi qu’il en soit, pour des étudiants ingénieurs ce genre d’information est révélateur de l’environnement professionnel dans lequel nous allons évoluer. Les vagues de suicides chez France Télécom-Orange[3] et chez La Poste l’illustrent : top-manager ou non, amateur de stress ou pas, nous risquons tous de nous retrouver confrontés – ou de participer – à des pratiques managériales dangereuses.
Ouvrons l’œil et l’oreille, interrogeons les pratiques sociales de nos futurs employeurs. Si les actionnaires maximisent la productivité de leurs entreprises, nous avons le droit de nous organiser collectivement pour défendre des conditions de travail correctes et le respect du droit du travail.