Le « Syndicalisme » est un mot qui fait peur à l’UTC. Même notre BDE s’interdit « toute activité syndicale » (en apparence, car il n’est pas vierge de revendications). Les « syndicats étudiants » sont vus ici comme des étudiants d’organisations nationales ne venant qu’une fois par an pour inciter à voter pour eux (en l’occurrence pour quelques utécéens recrutés pour l’occasion, voire inscrits contre leur gré) aux élections.
Que signifie syndicalisme ?
« Un syndicat est un groupement de personnes physiques ou morales pour la défense ou la gestion d’intérêts communs. » Légalement, seuls les syndicats des salariés sont reconnus, mais le concept est élargi aux organisations non-salariales (étudiants mais aussi entrepreneurs par exemple).
Croire l’activité syndicale étudiante absente au sein de l’UTC est une illusion due au manque de débats politiques au sein de notre école, et au manque d’intérêt pour ce qui se passe dans les différentes instances décisionnaires. Un cercle vicieux participe à cela :
-très peu d’étudiants s’investissent dans ces instances : il est rare que le taux de participation à une élection (CA, CROUS, CEVU, Branches, CS, TC, TSH,…) dépasse les 15%, et aucune analyse ni revendication n’est construite collectivement.
-Ce qui a pour conséquence que tout le monde pense que ça ne sert pas à grand-chose, donc personne ne prend la peine de s’investir.
Une croyance répandue est qu’il n’y a pas de rapport de force ni d’intérêts divergents. Ainsi on peut confier à des dirigeants éclairés la décision de ce qui est meilleur pour nous, en cohérence avec la « conjoncture économique » et d’autres facteurs.
Pourtant, les différentes instances de l’UTC décident, orientent et font évoluer l’établissement, sur la forme et sur le fond, dans des directions bien précises n’allant pas toujours dans l’intérêt des étudiants et de la société. Les domaines de recherche sont définis, ainsi que le type d’étudiants sélectionnés, le type d’étudiants virés, la composition des jurys, la nature des liens avec les entreprises… Ca n’est pas anodin. Par exemple, l’UTC fait beaucoup de publicité (propagande ?) pour des multinationales connues pour leurs activités socialement et écologiquement très nocives, occultant beaucoup d’autres domaines d’activité. L’UTC diffuse l’idée que les industriels sont les plus à même de nous montrer la « vraie science », malgré les intérêts économiques et lucratifs en jeu.
Il faut être conscient que les présidents successifs de l’UTC ont régulièrement milité pour avoir un système universitaire à la anglo-saxonne, c’est-à-dire plus élitiste et plus cher pour l’étudiant que dans notre pays. L’actuel président trouverait intéressant d’élever les frais d’inscription à 1500 euros l’année… Les étudiants seront-ils là pour résister ? Laisseront-ils s’instaurer de telles pratiques, qui ne seront alors que très difficilement contestables ?
Conservatisme étudiant
Le BDE de l’UTC est cotisant au Bureau National des Étudiants (lui-même fédéré par Promotion et Défense des Etudiants). Ces deux organismes se disent « associations de représentation étudiantes » tout en réfutant leur caractère syndical, et « a-politique » tout en reconnaissant, sans expliquer la contradiction, qu’ils sont obligés de « prendre position sur certaines lois politiques » (Ainsi ont-ils soutenu la loi sur les universités LRU de Nicolas Sarkozy). Officiellement, ces organismes font de la représentation associative, et ne s’engagent dans les instances que pour promouvoir les associations étudiantes.
Ces personnes revendiquent donc n’être élues que pour les associations. Mais ce n’est pas parce qu’on vote pour des programmes vides sur certains sujets, que les personnes élues ne prennent pas position. Si une liste élue au CROUS ne dit rien sur le logement, ça ne l’empêchera pas de voter sur le logement étudiant, car c’est un objectif du CROUS. C’est dans ces instances que peuvent être abordées les démarches administratives lourdes pour certain-e-s étudiant-e-s, la forme des logements (Roberval est un bel exemple de conception ratée) et le prix des loyers (qui approchent maintenant les prix des particuliers). Sur l’exemple du CROUS, ces élus cautionnent donc des usages allant à l’encontre des intérêts des étudiants, allant à l’encontre de leur rôle syndical.
Des élus qui ne portent pas d’analyses politiques voteront ce qui est présenté par l’administration. Ainsi a été voté sans questionnement les budgets de l’UTC annonçant des suppressions de certains postes (techniciens et enseignants). L’UTC justifie cela par des raisons budgétaires, et propose en parallèle au vote la mise en place de nouveaux postes hiérarchiques coûteux (ex : vice président de l’UTC créé il y a 2 ans). Les raisons sont parfois très complexes, et relèvent parfois de manœuvres politiques. Par exemple, en 2004, le poste de la Direction à la Recherche a été créé afin de court-circuiter le président élu du conseil scientifique (Daniel Thomas), dont les positions différaient du très libéral directeur de l’UTC de l’époque François Peccoud.
Voter pour des candidats, c’est légitimer leurs revendications, et l’absence de revendication implique une acceptation du statut quo et des décisions de la direction en place. Il est important d’en être conscient.
Les sources proviennent avant tout du rapport:
organisation de l’UTC et ses liens avec les entreprises
Mise en page: pliage en enveloppe avec un bulletin dedans:
en pdf: tract 29 Syndicalisme étudianten word: Tract 29 Syndicalisme étudiant