Le peuple dort paisiblement. Les veines remplis d’un somnifère des plus efficaces : l’argent ! Il remplit sa vie, la rendant pauvre, terne et dénué de tout sens. Chaque matin, inlassablement, il se lève avec comme seule idée en tête, d’aller gagner sa vie. Amasser de l’argent qui lui servira à payer toute les conneries que la publicité lui aura vendues et qui lui permettrons d’être quelqu’un. Quelqu’un aux yeux des autres, quelqu’un aux yeux de la société.
Si on demande à une personne, ce qu’il fait dans la vie, il vous répondra par son travail. Ce qui nous définit humainement et socialement ce n’est pas notre être, nos activités, nos passions, nos rêves, mais le travail que nous effectuons quotidiennement. Celui qui nous fatigue, nous fait répéter chaque jour les mêmes gestes, nous éloigne de proches, nous fait oublier d’être des amants, des artistes, des citoyens. Nous sommes simplement des travailleurs, qui nous soumettons au travail pour acquérir ce précieux graal qu’est l’argent.
Plutôt qu’un simple moyen, il est devenu le but ultime à atteindre afin de prouver aux autres sa propre valeur. C’est cette quête de l’argent, vendue par la publicité omniprésente et ce modèle capitaliste qui nous endort et nous empêche de voir la réalité.
Car la réalité est difficile à regarder. Alors que dans les pays occidentaux on se gave de superflu, les trois quarts de la planète ont faim et subsistent avec les miettes que nous leurs laissons. Pour faire des riches, il faut des pauvres. Pour pouvoir vivre dans l’opulence, il faut que d’autres vivent dans la misère. Dans les pays du sud on se bat pour survivre face à la machine capitaliste, dans les pays du nord on se bat pour le sacrosaint pouvoir d’achat. Vous pouvez tout détruire. Absolument tout ! Mais par pitié, laissez nous notre pouvoir d’achat. Ainsi, tout le monde est trop occupé pour voir réellement qui sont les voleurs qui nous asservissent à la tête de ce système voyou.
Voilà les grands méchants, ceux qui pillent et détruisent notre monde. Nous ne sommes que les pauvres victimes innocentes. Non, nous ne sommes pas des victimes. Nous sommes coupables. Coupables par nos actes, coupables par notre immobilisme, coupable par notre asservissement volontaire. Nous avons notre part de responsabilité dans ce désastre.Si le système nous à bercé, nous avons accepté de fermer les yeux et de nous endormir paisiblement. Le regard éteint, nous écoutons la voix de nos gourous nous incitant à travailler toujours plus pour consommer toujours plus. Nous nous complaisons dans cette inertie ambiante qui nous empêche de penser par nous même. Il ne nous reste plus qu’à ingurgiter toutes les idées prédigérées qu’ils nous servent à longueur de journée.
« Ne surtout pas culpabiliser les gens », nous disent les grands noms de l’écologie télévisée. Chut, le bon citoyen, lui, travaille et consomme pour relancer la croissance, alors n’allons pas l’embêter avec ces futilités. Montrons lui plutôt qu’un robinet fermé pendant que l’on se brosse les dents fait de lui un véritable sauveur de l’humanité, un écolo, un vrai. Les plus hardis se risquerons même à choisir la boite de maïs bio plutôt que celle habituelle dans les rayons de leur supermarché préféré et deviendrons des héros de l’écologie. Et le soir devant TF1, nous pourrons constater avec fierté, du haut d’un hélicoptère, la beauté des paysages que nous venons de sauver.
Au contraire culpabilisons. Culpabilisons chaque citoyen pour que chaque jour, à chaque fois que nous effectuons un acte, nous réfléchissions à ses conséquences sur le monde et sur la société. Pour changer il faut être conscient. C’est cette conscience du monde qui nous entoure et de l’influence de nos actes qui nous manque cruellement. Culpabilisons chaque citoyens pour qu’à chaque fois que nous achetons un vêtement nous nous demandions qui l’a fabriqué et dans quelles conditions. Pour qu’à chaque fois que nous allons dans un supermarché nous pensions aux conséquences que ce mode de consommation engendre au niveau environnemental et social. Culpabilisons, non pas pour montrer du doigt le bon et le mauvais citoyen, mais pour sans cesse se remettre en question et construire ensemble des alternatives viables et justes.
La victime, elle, ne peut rien faire. Elle subit et souffre en silence. Mais si nous sommes coupable et non victimes, c’est que nous avons le choix, c’est que nous avons le pouvoir de changer les choses. Réveillons nous de ce long sommeil et devenons des acteurs de ce monde. Refusons l’individualisme que le capitalisme instaure, pour refonder une société consciente et responsable. Une société sobre et vivante.
Version téléchargeable: Tract 22 Silence Y en a qui dorment
Ca me fait réfléchir … C’est pas facile de tout remettre en cause sous ce nouveau jour, à méditer..
A bientôt les escargots !
Vincent, ami de Tha
ps : je ne peux pas m’empêcher de vous signaler qu’il manque un »t » à « définit » au 2nd paragraphe.