Supermarchés, arrêtez de nous voler !
Parce que le masculin ne prime pas sur le féminin, nous avons féminisé ce texte.
Au début des supermarchés (premier créé en France en 1931), ce sont des centaines d’enseignes qui se développent. Aujourd’hui six enseignes contrôles 85% du marché. Logique simple du capitalisme : l’accumulation d’argent permet de racheter les concurrents, de s’acheter une foule de lobbyistes pour faire changer les lois en leur faveur (avantages fiscaux pour leur installation, avantages urbanistiques pour agrandir les places de parking, les routes), ainsi qu’une batterie d’avocat.e.s afin de contourner les lois. Ces stratégies permettent d’accumuler plus d’argent, la boucle est bouclée.
Ils usent de leur monopole pour étouffer toute autre forme d’activités. Nous sommes devenu.e.s dépendant.e.s de ces structures qui centralisent toutes les ventes. Évidemment, tout cela n’est possible qu’au moyen d’indécents budgets (le budget publicitaire mondial représente 500 milliards de dollars par an) utilisés pour nous pousser à la consommation. Voilà que nous ne sommes plus des individu.e.s mais des clients.e.s. Le capitalisme s’applique à nous nier pour fabriquer les consommateur.ices dont il a besoin.
Les supermarchés usent de publicitaires pour être omniprésents dans notre vie quotidienne : dans la rue, les boîtes aux lettres, sur les télévisions, sur internet, à la radio. Un monde artificiel nous est présenté. Un monde où les rayons sont normés, étiquetés, où chaque produit n’est qu’une copie d’un autre, où tout espace est conçu pour vendre plus efficacement.
L’efficacité… Un terme qui cache beaucoup de choses. Les producteur-ices sous payé.e.s, les ressources qui s’épuisent, des caissier-ières payé.e.s au SMIC, des sous-traitant.e.s de l’autre bout du monde travaillant 10h par jour, des salarié.e.s exploité.e.s au maximum avant d’être jeté.e.s. Pour ce qui est de jeter, les supermarchés remplissent leurs poubelles tous les jours de déchets notamment alimentaires. Car c’est bien là la clef de voûte de leur fonctionnement, les pertes font partie du marketing. Pour bien vendre, il faut des surplus, il faut du calibrage, des longs transports où une partie de la marchandise se perd.
Et ces poubelles sont protégées, c’est leur liberté d’empêcher celleux qui ne peuvent ou ne veulent pas participer à ce système de toucher à des produits destinés à l’incinérateur. Toutes ces denrées sciemment écartées du marché, ce sont les fruits de nos énergies humaines, animales et terrestres. La logique des supermarchés nous contraint à la fois à produire plus, mais aussi nous prive de ce que nous produisons. Ceci s’appelle du vol.
Aux commandes, ce sont les actionnaires et les directeur-ices des supermarchés. Elleux peuvent se financer plusieurs dizaines voir centaines de fois ce qu’illes concèdent comme salaire à leurs employé.e.s. Pour arriver à cela, illes sont passé.e.s. maîtres-ses dans l’art de payer là où ça les arrange : paradis fiscaux pour les comptes bancaires, fausses factures, baisse des salaires, etc.
Nous refusons cet état de fait. Nous appelons au boycott des supermarchés et à un retour à un système de production et de distribution raisonné, c’est-à-dire, local, respectueux des individus humains et non humain et de l’environnement. Un système choisi conjointement par les consommateurices et les producteurices, épuré des intermédiaires dont la logique marchande nuit à la démocratie.