Jardins sauvages

Cette fois les escargots partent à la conquête de contrées plus verte. Notre plus gros jardin se trouve en face de la mosquée de Compiègne (ou de l’atelier TN04). L’objectif est de reconquérir l’espace public et de pouvoir se réapproprier la vie collective sans avoir recourt à la bureaucratie: des mois d’attente pour être reçu, pour pouvoir exposer un projet avec des dossiers de 20 pages pour expliquer qu’on veut planter des radis. Mieux vaut passer à l’action, pour de simples légumes.

Voilà notre fonctionnement: occuper de plantes/légumes un lieu inoccupé. On ne dérange personne. A Compiègne il y a 600 hectares de pelouse, pourquoi les laisser à des tondeuses à gazon? Relocaliser l’agriculture afin de trouver la souveraineté alimentaire est donc possible.

Donc plantation d’éléments comestibles où n’importe qui peut venir se servir sa tomate, sa courge ,c’est aussi faire confiances aux gens. On ne peut être volé puisqu’on donne à qui le souhaite. Peut être ce qu’on a fait sera détruit, par des passants, c’est le risque, ces berges leurs appartiennent autant qu’à nous. Autre risque: la police municipale nous attaque, c’est une possibilité qu’il se sente légitime d’effectuer, on est de simples individus, elle pense représenter l’ordre.

« Là où rien est à sa place, c’est le désordre. Là où à la place voulue il n’y a rien, c’est l’ordre » Dialogue d’exilés, Berthold Brecht

En attendant arrêtons avec tous ces murs et barbelés qui fragmentent le monde.

Si rien ne pousse, nous aurons au moins fait germer de chouettes rencontres riches d’échanges. Comme le nombre incalculables de passants nous félicitant « de voir que des gens se bougent le fion » ou de s’apercevoir que « cela fait 36 ans qu’on n’a pas vu ça. »; « De mémoire de Compiégnois je ne pensais pas voir ça un jour », les gens s’arrêtent, parlent de l’oppression, certains nous aident en donnant  des plants, des graines, ou jardinent avec nous, bricolent et créés des motifs artistiques : du « land-art ». Car en effet le jardin est un espace de convivialité et d’échanges, mais aussi d’expression artistique, d’expérience où l’on peut s’exercer sans subir un licenciement pour faute grave. Le jardin est un espace de liberté ouvert à tous où tout devient possible.

La plupart des espaces publics gratuits ne servent qu’à la mobilité. On limite les bancs, on ne met pas de toilettes publiques et surtout pas d’activités collectives, celles-ci peuvent tomber sous le coup de rassemblement illégal. La plupart des lieux de rencontres existants sont orientés dans des milieux clos qui obligent à la consommation (cinéma, bars, restaurants,…). A côté on emploie une tripoté d’individus pour supprimer les squats et tout ce qui est hors de contrôle de la préfecture/mairie.

On espère sortir de ces schémas.

Réutiliser la terre, retrouver des savoir faire jardiniers, produire sans engrais chimiques, sans mécanisation, sans agriculture intensive, prendre son temps, tout un programme.

 

Alors venez récolter les légumes mûrs, venez jardiner avec nous. Et si par hasard vous nous voyez, casser la croute, jouer, ou jardiner, hésitez pas à vous joindre à nous!

Pour plus d’infos, vous pouvez vous rendre sur le site des incroyables comestibles : http://www.incredible-edible.info/

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2 réponses à Jardins sauvages

  1. Aurore dit :

    Très bonne initiative !

  2. Bachelot dit :

    BRAVO !!!! à vous
    je suis passée devant votre petit jardin le long de l’Oise …
    je m’empresse de vous féliciter
    ça fait un bien fou de vous lire
    merci
    Estel

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